Ennahdha a condamné fermement, lundi 25 juillet 2022, dans un communiqué signé par le président du parti Rached Ghannouchi, la violation du silence électoral par le chef de l'Etat et l'orientation des électeurs pour voter « oui ». En effet, après avoir effectué son devoir électoral à Ennasr, Kaïs Saïed a prononcé un discours retransmis sur la chaine nationale où il a incité les électeurs à voter pour son projet de constitution. D'ailleurs, la Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (Haica) a épinglé la chaine et a adressé, le jour même, une mise en demeure à la Télévision tunisienne pour attirer son attention quant à la violation du silence électoral à la suite de la diffusion de l'allocution du président de la République.
Ainsi, le mouvement a dénoncé « le fait que le chef de l'Etat ait délibérément orienté les électeurs à voter « oui » pour son projet de constitution et faisant les louages du projet tout en s'attaquant à ses adversaires, ce qui est une violation claire de la période de silence électoral ». Pour le parti politique, ce comportement illégal de la part de la plus haute instance du pouvoir est un nouvel indicateur démontrant que le référendum est juste une formalité. Il s'étonne également du silence des responsables de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) face à ce crime électoral filmé, ce qui réitère le doute quant à sa crédibilité. « Cette violation est une indication sur l'engagement futur des gouvernants envers le respect de la constitution et de la loi. Il s'agit d'une nouvelle infraction électorale qui s'ajoute à l'ensemble des infractions enregistrées pendant la période électorale et les premières heures de vote, dont nous évaluerons l'impact sur le résultat après la fin du référendum et le recueil de toutes les données y afférentes », lit-on dans ce même document.
