La Fédération de l'enseignement secondaire est en colère contre le ministre de l'Education nationale Fathi Sellaouti et veut sa tête. « Ce ministre ne doit pas rester à la tête de ce département, car il a son propre agenda : porter atteinte au travail syndical. Nous ne sommes pas des soldats de pacotille. Nous avons été élus pour défendre nos collègues. Le ministère est allé trop loin et le ministre doit assumer ses responsabilités », a martelé le secrétaire général adjoint de la Fédération de l'Enseignement secondaire, Fakhri Smiti.
Au micro de Shems Maak sur Shems FM, mardi 16 août 2022, il a affirmé : « Moi, j'ai un droit syndical garanti par la constitution et je ne dépasse pas ce droit. (…) Mais, le ministre de l'Education fait exprès de perturber la rentrée scolaire avec diverses problématiques et de porter atteinte au syndicat via le harcèlement de certains affiliés. Il faut qu'il rende des comptes et qu'il assume les conséquences de ses actes ». Et d'ajouter que « toute escalade de la part du ministre sera contrée par une escalade de leur part ».
Le syndicaliste a, en effet, dénoncé le comportement du ministre qui fait tout pour porter atteinte aux enseignants et à leurs droits, ce qui a provoqué l'ire du syndicat. M. Smiti a rapporté en particulier le harcèlement de onze collègues et qui sont passés devant les conseils de discipline, car ils ont revendiqué certains de leurs droits, que le ministère voulait usurper, selon son témoignage. Pour lui, les actions du ministère sont délibérées et son message est clair : une volonté de porter atteinte aux droits syndicaux de protestation et d'amélioration des conditions. Et de rappeler que le droit syndical est garanti par la constitution.
Ainsi et en contestation, la section de Tunis de la fédération a prévu un rassemblement de protestation, demain mercredi 17 août 2022 devant la délégation de l'éducation de Tunis 2, avec pour revendication la défense du droit syndical et l'éviction des corrompus dans les établissements scolaires. Fakhri Smiti a, ainsi, expliqué que le ministre a pris le silence du syndicat pour de la faiblesse : « Le ministre de l'Education n'a pas compris le message de la fédération et nous allons lui dire que la fédération a pris en considération la situation sanitaire du pays et cette rentrée scolaire va le prouver ! ». Et de spécifier que l'instance administrative de l'organisation va se réunir avant la rentrée, pour répondre au ministre sur ses larges dépassements.
La rentrée scolaire s'annonce chaude, le syndicaliste n'écartant pas la possibilité de la boycotter. Affaire à suivre.