Le président de la République, Kaïs Saïed, a prononcé un discours, ce mercredi 17 août 2022, à l'occasion de la ratification de la nouvelle Constitution après la proclamation des résultats définitifs du référendum du 25 juillet par l'Instance supérieure indépendante pour les élections. Le président de la République indique « C'est un jour historique, tout comme le 25 juillet de cette année et de l'année précédente. Aujourd'hui, la légalité constitutionnelle rejoint la légitimité populaire, mais aussi la légitimité révolutionnaire. Il n'est pas trop dit que vous avez épaté le monde, et ce depuis le 17 décembre 2010. Les historiens noteront que vous avez ouvert des perspectives illimitées avec vos moyens limités. Nous avons rectifié ensemble la trajectoire de la révolution et de l'histoire. L'obscurité a régné depuis plus d'une décennie, mais le peuple n'a pas perdu espoir. La route n'était pas pavée, mais semée d'embuche ».
Le chef de l'Etat ajoute : « Les obstacles sont nombreux. Outre la pandémie du Covid-19, la conjoncture mondiale, des récalcitrants avaient tenté par tous les moyens de remettre en cause tout le processus. Ils avaient tenté de faire échouer le référendum, tout comme ils l'ont fait avec la consultation électronique, mais nous avons tenu notre promesse et organisé le référendum à la date fixée, puisqu'une promesse est une promesse. Les Tunisiens se sont rendus aux urnes pour exprimer leur volonté. Plusieurs autres Tunisiens n'avaient pas réussi à se déplacer, non pas parce que ce fut leur volonté, mais pour des raisons que vous connaissez. Ils ont tenté par tous les moyens de tout remettre en cause, mais vous les avez démentis ».
Par ailleurs, le président de la République a tenu à souligner que le Tribunal administratif n'avait pas à recevoir des recours quant au référendum dans la mesure où la justice administrative n'avait pas à avoir un contrôle sur le pouvoir constituant et la volonté du peuple exprimée à travers le référendum. « Pourtant, nous avons attendu la proclamation des verdicts concernant les recours ».
Il est, également, revenu sur « la fonction judiciaire », estimant qu'il était inconcevable que les lanceurs d'alerte concernant la corruption soient jetés en prison, alors que les corrompus circulent librement. « Le peuple veut assainir le pays et la justice doit être au rendez-vous ».
Kaïs Saïed enchaîne en affirmant : « Durant la période à venir, une nouvelle loi électorale sera mise en place. Même si les lois électorales ont un rang inférieur aux constitutions, leur impact n'est pas moindre sur les institutions. D'autre part, la Cour constitutionnelle sera installée dans les plus brefs délais pour préserver la suprématie de la Constitution, mais aussi pour préserver les droits et les libertés, qui sont, désormais, plus nombreuses que ceux indiqués dans l'ancienne constitution achevée par le peuple. La question des droits et des libertés est déjà tranchée. Cependant, il faut accorder l'attention nécessaire à l'équité sociale. La majorité a souffert et a été très malmenée. Il est, donc, temps de mettre en place de nouvelles politiques et des législations différentes dans le cadre d'une approche nationale globale et non dans le cadre d'approches sectorielles isolées ayant déjà démontré leur échec. Notre jeunesse constitue une richesse. Il faut lui accorder les moyens nécessaires pour contribuer au développement et c'est pour cela que nous avons prévu la chambre nationale des régions et des districts. Avec ces choix, le travail retrouvera sa valeur et la justice escomptée sera réalisée, tout comme la dignité nationale. Nous travaillerons ensemble, durant la prochaine période, avec la même détermination et la même volonté ».