Le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Hfaiedh Hfaiedh, et le membre du collectif « Citoyens contre le coup d'Etat », Jaouhar Ben Mbarek, ont eu un vif échange sur Facebook, dans la soirée de mercredi 14 septembre 2022, à la suite des accusations que ce dernier a portées contre la Centrale syndicale. Commentant le dernier accord sur les augmentations salariales conclu entre le gouvernement et l'UGTT, le politicien a manifesté son rejet soulignant que par un tel accord la Centrale syndicale ne ferait que pousser davantage ses adhérents et les fonctionnaires publics dans la précarité.
Le syndicaliste n'a pas manqué l'occasion pour condamner le propos du politicien lui reprochant sa félonie en référence aux appels à l'ingérence étrangère dans les affaires internes de la Tunisie. Signifiant à Jaouhar Ben Mbarek qu'il n'a nullement le droit d'interférer dans les négociations entre le gouvernement et la Centrale syndicale, Hfaiedh Hfaiedh a rappelé que les décisions de l'UGTT étaient « souveraines ». « Celui dont la maison est de verre doit se garder de jeter des pierres aux autres », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Jaouhar Ben Mbarek n'a pas tardé à réagir. Il a, dans la foulée, publié un statut sur sa page Facebook en réponse au syndicaliste. « Je ne me serais jamais donné la peine de vous évoquer si vous ne vous étiez pas donné pour mission de m'attaquer et mon rôle politique. Le syndicat n'appartient à personne (…) et j'ai le droit de discuter de l'UGTT et de sa performance (…) en tant qu'adhérent qui contribue à votre salaire et la voiture de luxe qui vous transporte (…) », a-t-il écrit. Notant qu'il a été accusé à tort d'appeler à l'aide les puissances étrangères, il a défié Hfaiedh Hfaiedh d'avancer une seule preuve de ces accusations. « Les rencontres que vous avez eu avec des ambassadeurs et des officiels étrangers durant lesquelles vous vous êtes lamentés de votre situation et celle du pays sont interminables », a-t-il ajouté. Jaouhar Ben Mbarek a, également, accusé l'UGTT d'avoir contribué au chaos dans lequel le pays a sombré affirmant que la Centrale syndicale a imposé des noms dans plusieurs ministères et a renversé des gouvernements par la menace et le sabotage. A la tirade du politicien, le syndicaliste a répondu par un second petit statut accusant Jaouhar Ben Mbarek d'être à la solde du « cheikh » en référence au leader du mouvement islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi. « Vous vous imaginez suffisamment habile pour vendre ce projet au nom de la démocratie de (Donald) Rumsfeld, Condoleezza Rice et (Barack) Obama… La leçon est finie (…) Si l'UGTT n'avait pas mené un dialogue national durant l'été 2013 après l'assassinat du martyr Brahmi, la Tunisie aurait sombré dans l'inconnu ».