L'universitaire et présidente de l'Association Tunisienne de Droit Constitutionnel, Salwa Hamrouni, a été présente ce lundi 19 septembre 2022, sur les ondes de Shems FM au micro de Myriam Belkadhi pour revenir sur la nouvelle loi électorale, considérant que cette loi intervient dans un contexte constitutionnel d'exception et qu'elle a été élaborée sans démarche consultative, sans démocratie inclusive et qu'elle est à l'image des autres textes de loi mis en place d'une manière unilatérale. Revenant sur le fond de la nouvelle loi électorale, l'universitaire, Salwa Hamrouni a vivement critiqué le point portant sur les parrainages, expliquant que cette démarche avait déjà posé des problématiques depuis son adoption pour la présidentielle et qu'elle ne reflétait en aucun cas la véritable volonté de l'électeur. « Ce décret-loi punit les femmes et aboutira à un parlement d'hommes fortunés ayant un pouvoir financier. Je ne suis pas étonnée de cette démarche du président de la République, c'était prévisible ».
D'autre part, elle est revenue sur le mode de scrutin, soulignant que le scrutin uninominal ou proportionnel est adopté à la suite d'études démographiques préalables. « Cependant, il convient de noter que certains obstacles peuvent entraver le scrutin uninominal en Tunisie, puisque nous sommes une société qui ne croit pas dans les institutions et qui sacralise le patriarcat ».
Quant à la réduction du nombre de sièges au nouveau parlement, l'universitaire a salué cette nouvelle disposition, exprimant toutefois certaines réserves dans la mesure où elle pourrait créer des sensibilités régionales et les risques d'un recours abusif au mécanisme de retrait de confiance entre les adversaires d'une même région.