Depuis plusieurs mois, beaucoup de Tunisiens se plaignent de l'impossibilité d'obtenir un visa touristique pour la France. Des centaines de demandes sont rejetées sans qu'il n'y ait de motif valable, une situation jugée humiliante par plusieurs observateurs de la scène nationale. Dans ce contexte, Kais Nigrou conseiller municipal et activiste politique indépendant, mais aussi médecin chirurgien orthopédique a lancé un coup de gueule à travers un statut publié sur sa page Facebook, indiquant :
« VISAS Schengen. Le feuilleton continue. Cela fait un an que j'essaie d'obtenir un visa touristique pour mes enfants. Sans succès. Avec l'impossibilité d'obtenir des Rdv de dépôt correspondant aux dates de voyage, on me conseille de faire une demande de renouvellement des Visas sans être tenu par une date de voyage précise. Après un dossier digne d'une thèse d'état (alors qu'auparavant on déposait 3 papiers au max) et près de 1000 DT de dépenses (jetés à la poubelle) le résultat est toujours le même. Bien entendu et selon les différents témoignages autour, il ne s'agit nullement d'un cas isolé, mais bien d'une politique qui perdure depuis des mois, voire plus. Et les dernières déclarations des ministres de l'Intérieur tunisien et français attestant d'une normalisation de la situation n'y changeront rien. Suite à ce feuilleton de mauvais goût, j'accuse : 1- L'Etat Tunisien, qui ne fait aucun effort, ni pour respecter ses engagements vis à vis des conventions internationales, ni pour défendre ses citoyens pour leur garantir la liberté de circuler 2- Les partenaires étrangers et notamment ceux de l'Union européenne, qui font la confusion entre la lutte contre l'immigration clandestine et l'octroi de la liberté de circuler, pour tout citoyen du monde, quelle que soit son origine (sauf si cela engage la sécurité des Etats). J'en appelle aux organismes de défense des droits de l'Homme et à toutes les corporations professionnelles et syndicales tunisiennes pour qu'ils relèvent ce dossier auprès des instances internationales compétentes ! Nous sommes des citoyens de ce monde. Nous ne demandons pas l'asile, l'immigration ou le privilège des services sociaux des pays riches. Nous réclamons et exigeons notre droit à la liberté de circuler !!! ».
Fin août les ministres de l'Intérieur tunisien et français ont eu un entretien téléphonique au cours duquel, Gérald Darmanin a confirmé à son homologue la décision de son pays de revenir immédiatement au rythme normal relatif aux procédures d'octroi des visas aux citoyens tunisiens. La France avait réduit, il y a de cela un an, le nombre des visas accordés aux ressortissants algériens, marocains (50%) et tunisiens (30%) afin de forcer les autorités à délivrer des laissez-passer consulaires pour expulser les illégaux. L'annonce avait été faite le 28 septembre 2021, suscitant une grande polémique en Tunisie surtout que la décision se base sur les chiffres de 2020, année marquée par la pandémie et la restriction de déplacement. Le motif était un manque de coopération diplomatique sur les dossiers d'obligation de quitter le territoire français. Depuis, la Tunisie a coopéré et des centaines d'expulsions ont eu lieu. Situation qui a amené les autorités françaises à annoncer la levée des restrictions, sauf qu'il semble que les nouvelles mesures n'ont pas été appliquées…