Le président de la République, Kaïs Saïed s'est rendu le 1er octobre 2022 à l'Hôpital La Rabta. Il a déploré l'état des lieux des bâtiments et a mis l'accent sur la nécessité d'intervenir dans l'urgence pour y remédier. Le chef de l'Etat a évoqué le renforcement du dispositif sécuritaire aux alentours de l'établissement en raison d'activités nocturnes criminelles et dangereuses s'y produisant. Il a affirmé que plusieurs personnes s'y rendaient pour consommer de l'alcool. Le directeur de l'hôpital, Hafedh Dakhlaoui, a expliqué au président de la République qu'il comptait mettre en place des caméras de surveillance. Néanmoins, ceci n'a pas satisfait Kaïs Saïed qui a considéré qu'il fallait multiplier les patrouilles de police. Dans une vidéo publiée par la présidence de la République à la même date, le chef de l'Etat a évoqué le manque de ressources matérielles et logistiques. Il a, aussi, insisté sur la lutte contre la corruption au sein des établissements étatiques sanitaires et à la mise à niveau des hôpitaux. « Nous devons mettre fin au fléau touchant le secteur de la Santé... Le droit à la santé est un droit humain... Nous devons encadrer et prendre soin de la même façon qu'au sein des cliniques et des hôpitaux privés... Non au décès des pauvres et au traitement de ceux ayant de l'argent », a-t-elle dit. Une phrase à laquelle le directeur de l'hôpital à répondu : « O que oui ! Par la grâce de Dieu... J'ai remarqué qu'il y avait un sentiment d'appartenance à l'établissement ». Le président de la République a visité le service de cardiologie où il s'est entretenu avec le professeur et président du comité médical de l'hôpital, Mohamed Sami Mourali. Ce dernier a affirmé au président de la République que la mobilisation des ressources permettra d'éviter le départ des médecins à l'étranger et de garantir le traitement adéquat des patients. Le médecin a expliqué que des fonds de l'Etat ont permis d'aménager une salle de post-visite. Revenant sur un reportage portant sur le départ des médecins à l'étranger, Mourali a estimé que le documentaire n'a pas montré les citoyens attachés à la Tunisie et ne cherchant pas à quitter le territoire. « Nos médecins partent par centaines en Europe. Je me demande qui est en train de prêter à l'autre ? Nous vous prêtons ou vous nous prêtez de l'argent ? La formation des médecins et des spécialistes coûte de l'argent. En fin de compte, vous embauchez la crème des hauts cadres que ce soit pour le secteur de la médecine ou pour d'autres... Ceux qui sont arrivés en 1962 et 1963 étaient les pionniers... Ils croyaient aux installations publiques... Ils étaient tous des chefs de service... Ils étaient tous installés en France et mariés à des Françaises... Ils sont revenus... L'Etat doit garantir les conditions d'une vie digne », a déclaré le chef de l'Etat. Le président de la République a, également, visité l'amphithéâtre se trouvant à l'intérieur de l'Hôpital et servant à des cours académiques. Il a, par la suite, visité une partie en cours de rénovation. « Aujourd'hui, on construit des dispensaires sans prendre en considération le fonctionnement de cet établissement... On laisse les gens attendre dehors sous la pluie... Celui qui l'a construit n'est pas conscient de l'importance d'une salle d'attente... D'autres personnes appellent à la création d'une faculté de médecine au lieu de demander un hôpital et des médecins... La cité médicale de Kairouan comporte toutes les structures nécessaires : des hôpitaux, des écoles, des jardins, des terrains de jeu, des maisons, un bureau de la CNAM ! Nous devons maintenant trouver le financement nécessaire », a-t-il ajouté. Kaïs Saïed a affirmé que les fonds permettant de créer la ville médicale étaient accessibles. Néanmoins, certains individus ont bloqué le processus en raison d'un conflit interne. Il a sous-entendu que ces derniers étaient dépourvus de patriotisme. Il a assuré que l'absence d'une véritable volonté a conduit à un blocage de cinq ans alors que les fonds étaient disponibles.