Le président de la République a reçu ce lundi 10 octobre 2022, le ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine au palais de Carthage. Selon un communiqué de la présidence de la République, la rencontre a porté sur la situation générale dans le pays et la question relative à « l'exploitation de certains conseils municipaux pour refuser la légalisation de signature des parrainages ». Le chef de l'Etat a cité d'autres pratiques dont par exemple « ce qui se passe dans l'une des banlieues nord du pays où on facilite la légalisation des signatures pour ''un certain candidat '' », ou encore « ceux qui terrorisent les citoyens pour collecter les parrainages ». A cet égard, le président de la République a précisé que ces pratiques ne concernaient pas une seule commune, mais plusieurs d'entre elles qui devraient, pourtant, être impartiales. D'autre part, le président de la République a noté qu'outre ces pratiques scandaleuses, plusieurs personnes usaient de manœuvres pour distribuer de l'argent en contrepartie de chaque signature. Dans ce sens, il a rappelé les dispositions de la loi électorale concernant les poursuites judiciaires contre les personnes concernées, mais aussi leur privation du droit au vote et à la candidature. Kaïs Saïed semble donc déterminé à poursuivre son chemin allant droit vers l'amendement du Code électoral qu'il avait lui-même mis en place malgré les multiples mises en garde qu'il avait reçues à ce sujet. Après une première rencontre avec la cheffe du gouvernement où il a fait part de son intention d'amender le Code électoral, le voilà qui détaille les violations et les dépassements enregistrés afin de justifier son coup, déjà fortement, contesté par les différentes composantes de la scène nationale. Le président de la République est pris encore une fois dans son propre piège. Voulant agir en solitaire, il a mal estimé la mise en pratique du texte de loi qu'il avait mis en place lui-même. Il est, donc, contraint de le modifier, sauf qu'il est dans l'obligation de parvenir aux bons arguments justifiant son action. On rappellera que la nouvelle loi électorale, rédigée par le président et publiée dans le Jort à la mi-septembre, a détaillé les conditions permettant aux électeurs de présenter leur candidature. Ainsi et après avoir satisfait certaines conditions, le candidat doit présenter à l'Isie un résumé de son programme électoral, accompagné d'une liste nominative de 400 parrainages d'électeurs résidant dans la circonscription. Les parrainages doivent être munis d'une signature légalisée. Les parrainages doivent, également, répondre à la règle de parité et le nombre des jeunes de moins de 35 ans ne doit pas être inférieur à 25%. Un électeur ne peut parrainer plus d'un candidat.