Le président de la République, Kaïs Saïed a reçu, vendredi 7 octobre 2022 au Palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Najla Bouden pour discuter de la marche des activités du Gouvernement au cours de la période passée et dans les jours à venir, dont notamment les questions portant sur l'approvisionnement des marchés et la maîtrise des prix. L'entretien a été axé, également, sur le dossier "des manipulations" des parrainages concernant l'élection des membres de l'Assemblée des représentants du peuple. Le chef de l'Etat a mis l'accent, à ce propos, sur la nécessité d'appliquer la loi à pied d'égalité pour tous et de mettre un terme à ce phénomène relatif à l'argent douteux surtout qu'il s'est avéré que nombre des membres des conseils locaux ne se sont pas conformés au rôle qui leur a été dévolu. Le président de la République a réaffirmé que si la législation actuelle en vigueur ne réalise pas ses objectifs, le devoir national sacré nécessite son amendement afin de mettre un terme à ce phénomène condamnable. Et d'ajouter que le but du comportement des personnes arrêtées et traduites devant la justice, comme il a été spécifié par les enquêtes, était de créer la perturbation et l'anarchie parmi les citoyens car ils craignent le verdict des urnes le jour du scrutin prévu le 17 décembre 2022.
Ainsi, en pleine période électorale, le président de la République se permet de modifier les règles du jeu. Comme pour l'épisode de la Constitution, il n'a pas hésité à violer les délais et à se décrédibiliser en amendant ses propres textes de loi. L'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) avait annoncé au cours de la semaine que des suspects ont été placés en garde à vue après l'ouverture d'une enquête par le ministère public. Les suspects sont accusés d'avoir tenté de frauder pour obtenir des parrainages en utilisant les ressources publiques ou encore en offrant des contreparties pécuniaires ou matérielles pour acheter les parrainages. On rappellera que la nouvelle loi électorale, rédigée par le président et publiée dans le Jort à la mi-septembre, a détaillé les conditions permettant aux électeurs de présenter leur candidature. Ainsi et après avoir satisfait certaines conditions, le candidat doit présenter à l'Isie un résumé de son programme électoral, accompagné d'une liste nominative de 400 parrainages d'électeurs résidant dans la circonscription. Les parrainages doivent être munis d'une signature légalisée. Les parrainages doivent, également, répondre à la règle de parité et le nombre des jeunes de moins de 35 ans ne doit pas être inférieur à 25%. Un électeur ne peut parrainer plus d'un candidat.