L'expert-comptable et ancien député, Fayçal Derbal, a commenté, jeudi 17 novembre 2022, la dégradation des indicateurs économiques en Tunisie assurant que l'économie nationale s'est effondrée.
Invité de Myriam Belkadhi dans la Matinale de Shems FM, il a avancé que l'infarctus économique dont il avait mis en garde il y a de cela quelques années avait eu lieu. Selon l'ancien député, l'année 2022 était celle de tous les mauvais records. Tous les indicateurs économiques étaient au plus bas, a-t-il affirmé, évoquant le taux de croissance économique, le déficit commercial, le déficit de la balance alimentaire et le taux d'inflation. Il a ajouté, également, que les pénuries de denrées alimentaires et de médicaments étaient aussi une manifestation de l'effondrement de l'économie nationale.
Interpellé sur l'impact de l'accord préliminaire entre le gouvernement Najla Bouden avec le Fonds monétaire international (FMI) sur la relance économique, il a assuré que le programme des réformes n'aurait aucune contribution dans le développement économique.
Notant qu'une relance économique a besoin d'être adossée à un programme économique, il a fait savoir que le FMI proposerait uniquement sa vision pour aider l'Etat à réduire ses dépenses à travers, notamment, la levée des compensations, la réduction de la masse salariale, et la privatisation des entreprises publiques, pour qu'il puisse ainsi rembourser son prêt contracté auprès du bailleur de fonds.
Aucun investissement n'est prévu dans le cadre de cet accord, selon l'ancien député et pour preuve, les récentes déclarations du ministre de l'Economie et de la Planification, sur la réduction des budgets alloués à l'investissement. D'ailleurs, selon les projections du FMI, le taux de croissance de la Tunisie en 2023 avoisinerait 1,6%, a expliqué M. Derbal.
Il a, dans ce même contexte, mis en garde contre cette démarche soulignant que sacrifier l'investissement aura des répercussions dangereuses sur la Tunisie car cela touchera à l'employabilité, le développement et la croissance.
Le 15 octobre, le gouvernement de Najal Bouden est parvenu à un accord préliminaire avec le FMI. Une fois approuvé par le Conseil d'administration du bailleur de fonds, cet accord permettra à la Tunisie d'obtenir une aide financière de 1,9 milliards de dollars sur quatre ans.