« Le peuple tunisien ne nous pardonnera pas un éventuel échec des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), car l'avenir du pays en dépend ». C'est ce qu'a avancé l'ancien président de l'Association professionnelle tunisienne des banques et institutions financières, Ahmed El Karm, invité de Hatem Ben Amara dans l'émission Yaoum Saïd du lundi 14 février 2022 sur les ondes de la Radio nationale. La clôture du budget de l'Etat pour l'année 2022 dépend, en effet, d'un accord conclu entre la Tunisie et ce bailleur de fonds. Les tractations sont en cours entre le gouvernement Bouden et les représentants du FMI en dépit de l'exclusion des parties sociales. Cela menace d'ailleurs la conclusion d'un accord avec le FMI car l'institution avait, rappelons-le, exigé un large consensus sur le programme de réformes qui devrait être présenté pour décrocher le financement nécessaire à l'Etat tunisien.
Avant son départ, l'ancien représentant du FMI en Tunisie, Jérôme Vacher n'a pas avancé de réponse. Il a cependant signifié que l'organisation attendait « de voir ce que sont les intentions de réformes » pour ainsi se fixer sur le soutien que pourrait apporter le bailleur de fonds à la Tunisie notant que celui-ci serait conditionné par la capacité du gouvernement à redresser la situation. « J'espère que ces pourparlers techniques aboutissent à la présentation d'une demande de financement pour qu'on puisse après s'engager dans des négociations officielles », a déclaré Ahmed El Karm notant que l'Etat devrait dès à présent faire preuve de bonne foi et lancer des réformes préliminaires.
L'expert a ajouté, dans ce même contexte, que le gouvernement devrait, également, se préparer à satisfaire certaines considérations politiques et diplomatiques pour obtenir l'appui des membres du conseil d'administration du FMI. Il a signalé, cependant, que l'obtention d'un financement auprès du FMI ne serait point suffisant expliquant qu'en plus de la stabilisation du budget de l'Etat il faudrait penser à la croissance. « C'est là qu'interviennent, en parallèle, les négociations avec la Banque mondiale dont la mission est d'appuyer les pays en développement à investir dans des projets rentables, transformer le climat économique et ainsi regagner la confiance des investisseurs étrangers », a-t-il fait savoir.