L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a réagi, vendredi 2 décembre 2022, au limogeage du maire de Bizerte qualifiant cette décision de « précédent dangereux ». A l'instigation du ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine, le président de la République, Kaïs Saïed, a mis fin aux fonctions de Kamel Ben Amara. Celui-ci était, rappelons-le, un ancien membre du bloc d'Ennahdha à l'Assemblée nationale constituante. Les raisons évoquées sont : « des fautes lourdes commises par l'élu, comprenant la violation de la loi et la compromission grave de l'intérêt général ».
Considérant le limogeage du maire de Bizerte une violation flagrante des lois en vigueur, La Fédération générale des municipaux relevant de l'UGTT a avancé que cela était un préambule à la volonté du ministère de tutelle de faire main basse, à nouveau, sur les décisions de nominations et de limogeages. La Fédération a rappelé qu'elle a avait appelé à plusieurs reprises à l'amendement du Code des collectivités locales exigeant par la même occasion son implication dans les processus de révision des textes en vigueur avant la publication du décret y afférent.
Le maire de Bizerte a été limogé suite à un rapport du gouverneur de Bizerte, Samir Abdellaoui, en date du 25 novembre. Dans ce rapport, il était question d'une convocation adressée par le gouverneur à Kamel Ben Amara en vue de son audition. Le maire avait, alors refusé de se soumettre aux instructions du gouverneur.