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Tunisie, pays des accords et des prêts en catimini
Publié dans Business News le 12 - 12 - 2022

Le manque de transparence et la quasi-absence de canaux de communication sont devenus monnaie courante pour le gouvernement de Najla Bouden. À l'image de la politique du président de la République, kaïs Saïed, l'équipe de Mme Bouden s'est appliquée dans la fuite en avant en matière de déclarations médiatiques ou de prise de décisions. Le chef de l'Etat, rappelons-le, a multiplié les décisions parachutées et prises de façon unilatérale même lorsqu'il avait nommé un comité consultatif chargé de proposer un projet de nouvelle constitution. Il avait choisi de jeter au fond d'un tiroir ce document et de soumettre à un référendum une toute autre version servant ses intérêts et correspondant à son projet politique.
Le gouvernement de Najla Bouden a repris ces mêmes pratiques. L'information est devenue taboue. Aucune clarté quant aux mesures économiques et aux réformes tant attendues. La cheffe du gouvernement a, même, réussi l'incroyable exploit de ne pas donner d'interview ou de discours adressé aux Tunisiens depuis sa nomination à la date du 11 octobre 2021. Celle qui devait, en temps de crise, être la version tunisienne de la Dame de fer s'est avérée être plus proche d'un Dame de tôle ondulée ! Un manque total de charisme en plus de ce refus de communiquer avec le peuple. On aurait dit que Mme Bouden ne se soucie guère des questions d'ordre social et économique. La cheffe du gouvernement ne nous a pas fait état de ses orientations idéologiques, de sa stratégie en matière d'économie ou de sa vision en la matière.
La politique du gouvernement se rapproche plus d'une servitude et d'une soumission totale à la tête de l'exécutif, mais aussi du Fonds monétaire international (FMI). Le gouvernement avait mobilisé près de la totalité de ses ressources disponibles pour garantir la réussite de la consultation électronique et le référendum du 25 juillet. Tous les moyens sont bons pour satisfaire le calendrier du président. Concernant les négociations avec le FMI, le gouvernement a élaboré un programme qui nous est totalement inconnu. Les informations disponibles résultent de fuites, d'analyses et de spéculations. Le gouvernement n'a même pas rédigé un communiqué suite à l'annonce de l'obtention d'un accord de 1,9 milliard de dollars à la date du 15 octobre 2022. La présidence du gouvernement s'est contenté de partager le communiqué publié par le FMI. Le gouvernement refuse catégoriquement de communiquer sur le contenu de cet accord et se contente d'expliquer que cet accord permettra à la Tunisie d'obtenir un financement auprès des pays partenaires et amis de la Tunisie.
L'obtention d'un financement égal à 1,9 milliard de dollars est loin d'être suffisante. Afin de couvrir un déficit budgétaire évalué en décembre 2021 à plus de trois milliards de dollars, le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour obtenir des prêts. Les experts économiques et les politiciens, soutenant ou pas le régime en place, sont conscients de la gravité de la chose et réalisent qu'il n'y a pas d'autres alternatives que d'emprunter afin de subvenir aux besoins des Tunisiens et de trouver de quoi verser les salaires et financer les réformes. Nous en sommes à ne plus nous interroger sur l'identité des créanciers vers lesquels nous comptons nous tourner. La lutte contre la famine prime sur tout. Néanmoins, cette raison ne doit pas nous pousser à accepter certains dépassements notamment de la part de notre gouvernement.
En effet, l'équipe de Najla Bouden a osé l'impensable. Nous nous étions habitués aux demi-mesures inefficaces et aux décisions parachutées, mais pas à la rétention d'informations au sujet de questions aussi sensibles ! En plus de l'absence de données concernant l'accord avec le FMI, le gouvernement a décidé de dissimuler des données primordiales et basiques relatives à un prêt algérien. Un décret-loi, portant approbation d'un protocole financier relatif à l'octroi d'un prêt de l'Algérie au profit de Tunisie, a été publié à la date du 8 décembre 2022, l'information semble, à première vue, anodine. Néanmoins, l'intitulé du décret nous oblige, à lui seul, à nous interroger sur plusieurs éléments. La dénomination du texte ne contient pas le montant de la somme empruntée. Nous pouvons citer, comme par exemple, la publication du décret présidentiel n°2022-369 à la date du 12 avril 2022. Ce texte porte sur la conclusion d'une convention de prêt d'un montant de 700 millions de dollars avec la Banque africaine d'import-export. On note que le décret comporte dans son intitulé le montant objet du prêt. Nous pouvons, également, évoquer le prêt algérien du 13 décembre 2021.
Le décret-loi n° 2021-12 portant approbation du protocole financier relatif à l'octroi d'un prêt algérien au profit de la République tunisienne, certes, ne comporte pas dans son intitulé le montant, mais fixe la somme exacte du prêt dans son premier article. "Est approuvé le protocole financier, annexé au présent décret-loi, conclu le 9 décembre 2021 entre le Gouvernement de la République tunisienne et le Gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire, relatif à l'octroi d'un prêt d'un montant de trois cents (300) millions de Dollars américains au profit de la République tunisienne", indique le texte.
Nous avions l'habitude d'avoir plus d'informations au sujet des prêts contractés par le gouvernement tunisien rien qu'en consultant le Journal officiel de la République tunisienne. De plus, ce genre d'accord faisait l'objet de débat au sein de l'Assemblée des représentants du peuple. Les élus avaient comme tradition de scruter ce genre de texte article par article et alinéa par alinéa. Ils s'arrêtaient sur tous ses éléments. Les échanges avec les ministres duraient des heures et parfois des jours. Le peuple avait connaissance de tout : la somme, le taux d'intérêt et le mode de remboursement du prêt en question. Actuellement, rien de cela n'est possible puisque le chef de l'Etat avait procédé, de façon unilatérale au gel de l'activité parlementaire puis à la dissolution de l'assemblée. Le gouvernement est libre de faire ce que bon lui semble et sans avoir à rendre de compte à qui que ce soit.
Ce qui est inquiétant dans ce genre d'affaires reste essentiellement l'absence de données et d'informations concernant le taux d'intérêt et la somme objet du prêt. Nous nous retrouverons durant les années à venir dans l'incapacité de comprendre ce que nous sommes en train de rembourser puisque même les rapports sur l'exécution du budget n'apportent pas ce genre de détails. A ce rythme-là, nous pourrions nous retrouver devant une rubrique générale regroupant les prêts sans nous expliquer, à nous peuple tunisien, ce que nous avons reçu comme argent, à qui le rembourserons-nous et dans quel but avons-nous emprunté ?
Pourquoi le gouvernement a-t-il besoin de dissimuler ce prêt et de ne pas en communiquer la somme ? Le gouvernement a choisi de dissimuler la chose et ne compte sûrement pas communiquer sur la chose. A l'image d'une grande partie de notre économie qui ne tient plus qu'au commerce parallèle et illicite, le gouvernement aurait décidé de passer des prêts en cachette.


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