Le coordinateur du Front de salut national, Ahmed Néjib Chebbi a affirmé que l'arrestation de l'ancien chef du gouvernement et vice-président du mouvement Ennahdha, Ali Laârayedh était prévisible. Il a indiqué que le Front avait annoncé depuis près de quatre mois que le président de la République, Kaïs Saïed, s'apprêtait à arrêter des politiciens et des opposants. Le leader islamiste avait fait l'objet d'un mandat de dépôt après avoir été auditionné, le 19 décembre 2022, par le juge d'instruction du bureau 12 du pôle judiciaire antiterroriste dans le cadre d'une enquête portant sur l'envoi de Tunisiens vers les zones de conflits. À l'occasion d'un point de presse tenu le 20 décembre 2022, Ahmed Néjib Chebbi a assuré que le Front de salut national n'était pas intimidé par ce genre de pratique. Il s'est interrogé sur la légalité de cette arrestation. Il a précisé que Ali Laârayedh avait fait l'objet d'une décision de détention préventive. Ainsi, il a indiqué que cette mesure ne devait être appliquée que pour l'une des raisons suivantes : éviter l'impunité, garantir le bon déroulement de l'enquête ou en cas de récidive. Il a estimé qu'aucune d'elles n'était applicable pour l'affaire concernant Ali Laârayedh. De ce fait, il a demandé, au nom du Front de salut national, la libération immédiate de ce dernier. Ahmed Néjib Chebbi a considéré que l'arrestation de Ali Laârayedh était politique. Il a affirmé que la première cause était l'échec majeur des élections législatives du 17 décembre 2022. Il s'agit, selon lui, d'une manœuvre visant à faire diversion et a estimé que les résultats des élections marquaient la fin du règne de Kaïs Saïed. Dans ce contexte, il a exprimé l'attachement du front à la défense de la liberté et du droit à un procès équitable. M. Chebbi a appelé les forces démocratiques et nationales à faire preuve de méfiance et a indiqué que plusieurs autres personnalités quelles que soient leurs orientations et affiliations politiques étaient dans le collimateur de Kaïs Saïed.