L'avocat, député et fondateur du parti Arraya Al Wataniya, Mabrouk Korchid, a estimé que 2022 aura été l'année de la sécheresse sur tous les niveaux. Il a évoqué la pénurie ayant touché plusieurs produits alimentaires. Il a considéré que la personne responsable de la chose n'était pas consciente de la situation. Invité le 30 décembre 2022 à l'émission "Fi 90 dkika" animée par Khouloud Mabrouk et diffusée sur les ondes de la radio IFM, Mabrouk Korchid a affirmé qu'il était tout à fait normal de trouver un trou dans une embarcation ayant coulé en mer. Il a, également, rappelé que les barques clandestines devant accueillir moins de dix personnes embarquaient toujours avec des dizaines d'individus. Revenant sur les déclarations du président de la République, Kaïs Saïed, il a estimé que ce dernier était à côté de la plaque. Il a assuré que les traversées clandestines se déroulaient près des postes de police et que les forces de l'ordre faisaient semblant de ne rien voir. Il s'est interrogé sur l'efficacité du système sécuritaire. Mabrouk Korchid a expliqué que des passeurs cachaient les embarcations sur les plages avant de les utiliser. Les agents de police, selon lui, travaillent dans leurs villes d'origines ou de résidences. « Les migrants clandestins sont leurs cousins... Ils travaillent à 200 mètres de chez eux... Même en ayant connaissance d'une tentative de traversée clandestine, ils seront gênés ou auront peur de réagir... L'information pourrait être communiquée au passeur avant l'intervention de la police... Il y a un relâchement dans la gestion de la question des traversées... Il s'agit d'une impuissance de l'Etat... Les institutions de l'Etat sont faibles... Nous devons revoir l'approche sécuritaire en matière d'immigration... Il s'agit d'un danger pour nous et non-pas pour l'Europe... Nous allons perdre notre main-d'œuvre et devoir engager des migrants subsahariens... Nos jeunes se sont transformés en trafiquants de drogue dans les pays européens... Nous devons permettre aux jeunes d'exploiter les terres agricoles et créer une ligne de crédit à ce sujet... Les entreprises communautaires ne sont qu'un écran de fumée », a-t-il ajouté. Mabrouk Korchid a estimé par ailleurs que les taxis individuels et collectifs ne devaient pas être régis par un système de licence. Il a affirmé que le taxi devait être transformé en fond de commerce. Il a déploré la dégradation du secteur des transports. Il a affirmé que le chef de l'Etat était dans l'incapacité de prendre ce genre de décision. À sa place, Mabrouk Korchid aurait révisé la législation relative aux marchés publics par un simple décret afin de débloquer la situation. Il a considéré que le faible taux de participation aux élections législatives du 17 décembre 2022 reflétait le rejet des Tunisiens du processus entamé par le président et sa perte de légitimité. Il a, également, exprimé ses craintes quant à un possible trafic des résultats du deuxième tour des législatives. Il a considéré que le nombre de participants diminuera suite à l'élimination de plusieurs candidats après le premier tour. Mabrouk Korchid a insisté sur l'entame d'un dialogue sous l'égide des organisations nationales, y compris les ordres professionnels et sectoriels. Evoquant l'opposition de Ahmed Chaftar à une telle initiative, Mabrouk Korchid a appelé les personnes adoptant la même position à consulter les livres d'histoire et à assimiler l'indispensabilité de cette approche. Il a mis en garde contre la division des Tunisiens et de les pousser à se faire la guerre. Il a insisté sur la légitimité des ordres professionnels et sectoriels élus. Il a, aussi, expliqué que la sortie de la crise était tributaire d'une union entre les partis politiques, à l'exception de l'islam politique, afin de forcer le président à prendre certaines décisions. Mabrouk Korchid a affirmé que la conciliation pénale ne pourra en aucun cas mobiliser 13.500 millions de dinars. Il a expliqué que ce processus permettra aux contrebandiers de déposer des demandes de conciliation douanière. Il y aura, aussi, quelques personnes condamnées suite à des affaires de droit commun. Hormis ces catégories-là, il n'y aura pas de conciliation portant sur des biens mal acquis.