« Non à l'atteinte au pouvoir d'achat du citoyen ! », « Non aux pressions faites au citoyen ! », « Non aux directives du Fonds monétaire international !», « Pour une vraie équité fiscale qui ne pénalise pas le citoyen », « la profession d'avocat défend les droits et libertés », « Non à une loi de finances d'imposition ! », « Loi de finances 2023 : une dépendance à l'étranger et une atteinte à la souveraineté nationale », « Loi de finances 2023 : affamement du citoyen et faillite de l'Etat »... Journée de colère à Sfax
Il s'agit de certains slogans levés, jeudi 5 janvier 2023, par les avocats à travers le pays, lors de la journée de colère décrétée par l'Ordre national des avocats de Tunisie (Onat). Ainsi, plusieurs rassemblements de protestation ont été organisés devant les tribunaux, notamment pour contester la version actuelle de la loi de finances 2023 et la pression fiscale qu'elle exerce sur le citoyen ainsi que la détérioration du climat politique et social et l'atteinte à certains droits fondamentaux.
À Tunis, les avocats se sont rassemblés devant le Tribunal de première instance de Tunis, en présence de plusieurs anciens bâtonniers. À cette occasion, l'actuel bâtonnier Hatem Mziou a prononcé un discours où il a affirmé que la profession d'avocat se tient aux côtés du citoyen et du peuple tunisien.
« La profession d'avocat a toujours milité pour un Etat civil, démocratique et républicain qui permet une alternance du pouvoir, qui défend les droits et libertés, qui permet une équité sociale. Aujourd'hui, ne craignant pas les reproches en disant la vérité, la profession poursuit son militantisme », a-t-il martelé, en estimant qu'« il y a eu un recul dans le processus démocratique, dans le respect des droits et libertés, dans l'indépendance de la justice ainsi qu'au niveau de l'alternance du pouvoir et de l'Etat de droit ». Et de rappeler dans ce cadre, les derniers décrets liberticides qui ont été promulgués et l'importance du nombre de personnes déférées aléatoirement notamment des activistes politiques et militants des droits de l'Hommes ainsi que des journalistes, en vertu du fameux décret 54. Il a rappelé aussi que le mouvement des magistrats n'a pas eu lieu, laissant plusieurs postes d'importance vacants.
Journée de colère à Béja Notons que l'Onat a organisé mercredi 4 janvier 2023 une conférence presse, où Hatem Mziou affirmait à Business News que la journée de colère est un message à l'adresse du gouvernement de Najla Bouden et un signe de protestation contre son échec. « L'année 2023 sera difficile à tous les niveaux. On ne peut pas rester les bras croisés », a-t-il cinglé.