L'avocat et fondateur du parti « Arraya Al Wataniya », Mabrouk Korchid, est revenu mardi 17 janvier 2023, sur plusieurs sujets d'actualité, dont la situation politique et économique du pays ainsi que la participation du gouvernement Najla Bouden au Forum de Davos. Invité de Malek Khaldi dans la Matinale de Shems FM, il a exprimé ses préoccupations quant à la tenue d'une élection présidentielle en 2024. « Le président de la République doit se prononcer sur l'élection présidentielle de 2024 et garantir son organisation », a-t-il avancé notant que les explicateurs du chef de l'Etat parlent d'une légitimité de cinq ans à compter du référendum du 25 juillet 2022, ce qui implique un report de l'élection présidentielle à 2027 avec une approbation du prochain parlement.
Revenant sur l'initiative « 1er janvier », le politicien a souligné que les pourparlers avec les personnalités et partis politiques amis avançaient à grand pas. Refusant de communiquer l'identité des parties concernées, il a cependant confirmé que l'amiral Kamel Akrout et le gouverneur de la Banque centrale Marouane El Abassi faisaient partie des figures contactées dans le cadre de cette initiative.
Mabrouk Korchid a souligné la nécessité de fédérer un plus grand nombre d'organismes professionnels évoquant à titre d'exemple l'ordre des ingénieurs et l'ordre des médecins. « Les fils de l'ascenseur social doivent contribuer », a-t-il affirmé soutenant que la démission de certains corps de métiers de l'opération politique comporte un risque et pour leur secteur d'activité et pour le pays.
Commentant la situation économique, il a indiqué que l'Etat tunisien repoussait les investissements au lieu de les attirer dénonçant l'absence de mesures incitatives dans les lois tunisiennes pour encourager les investisseurs étrangers.
Interpellé sur le modèle économique des entreprises communautaires, il a qualifié ces structures de « grande arnaque politique ». Considérant l'octroi des terres collectives à un groupe de personnes une « injustice », il a affirmé que cela risquerait d'enclencher des guerres tribales. Selon Mabrouk Korchid, la règlementation sur les entreprises communautaires transformera les terras domaniales « propriété de tous les Tunisiens » en « terres régionales ».
Il a ajouté, dans ce sens, que s'il était à la place du président de la République, il aurait accordé les terres domaniales non structurées aux diplômés au chômage pour en faire des plantations en leur assurant les lignes de crédits et les avantages nécessaires pour faire réussir ce projet.
Pour ce qui est de la participation du gouvernement Najla Bouden au Forum de Davos et la réunion du président de la République avec sa cheffe du gouvernement, la ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale avant leur départ, Mabrouk Korchid a indiqué que Najla Bouden ne pourrait travailler sur l'ancrage des relations internationales en 24 heures. « Nous avons la chance d'avoir un grand homme d'affaires qui fait partie des six grandes (personnalités influentes) de Davos », a-t-il déclaré soutenant qu'une rencontre entre cet homme d'affaires et Kaïs Saïed aurait pu être profitable.