Le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections, Farouk Bouasker a annoncé que le taux de participation au second tour des législatives était égal à 11,3%. L'annonce s'est faite lors d'une conférence de presse tenue en début de soirée du dimanche 29 janvier 2023. Les chiffres communiqués par l'instance ont fait réagir plusieurs personnalités politiques. L'ancien député et figure d'Attayar, Hichem Ajbouni a estimé, dans une publication Facebook publiée à la même date, que le faible taux de participation traduisait un échec cuisant du processus populiste entamé par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed. Ce dernier, selon lui, devrait démissionner. Hichem Ajbouni a considéré que cet événement représentait la fin du système de Kaïs Saïed et qu'il avait perdu sa légitimité. « Le peuple ne veut pas du processus populiste et nul de Kaïs Saïed et ne veut pas du processus corrompu et nul qui l'a précédé », a-t-il écrit. De son côté, le dirigeant du Front de salut national, Jaouhar Ben M'barek a considéré que chaque jour que passait Kaïs Saïed au pouvoir était un cadeau de la part de ses opposants et le fruit de l'irresponsabilité. Il a considéré, dans une publication Facebook du 29 janvier 2023, qu'il ne restait à Kaïs Saïed que l'absence d'unité de ses opposants. L'avocat et ancien membre du mouvement Ennahdha, Samir Dilou a, lui aussi, commenté les résultats. Il s'est contenté de publier à la même date, le logo de l'Isie et d'ajouter le texte suivant « Instance supérieure pour la gouvernance par les bases ». L'avocate islamiste, Ines Harrath a, quant à elle, affirmé que les événements du 29 janvier 2023 ne représentaient pas des élections, mais un braquage. Elle a estimé que ces législatives devaient être comparées aux élections tenues au temps de Ben Ali. « Peut-être que nous devrions retourner en 89, soit au premier test pour son régime qui avait mené un coup d'Etat médical et qui avait essayé durant deux ans de faire croire à l'opinion publique à une volonté démocratique... Mais, nous n'allons pas procéder à cette comparaison par charité au coup d'Etat... Le résultat est flagrant : Ben Ali n'avait pas besoin, même dans son pire état, de falsifier pour gagner et dominer la scène… Vois-tu la différence entre un putschiste dictateur ayant un parti politique et un putschiste dictateur entouré d'un gang de corrompus pensant qu'il peut mettre fin aux partis, aux organisations de la société civile et aux entités intermédiaires ? », a-t-elle écrit à la date du 29 janvier 2023 sur son profil Facebook.