Le président de la République s'est entretenu aujourd'hui, jeudi 16 février 2023, avec la cheffe du gouvernement Najla Bouden au palais de Carthage. Kaïs Saïed évoque le volet économique en ces termes : « Nous assumons les retombées de la situation économique et sociale. Que tout le monde sache que, la pseudo-mondialisation a atteint ses limites et s'est retournée contre ses instigateurs. La solution n'est pas d'appauvrir davantage les peuples qui étaient autrefois colonisés, ni dans le respect des diktats qui semblent être des solutions, mais sont en réalité une nouvelle forme de colonialisme. Nous sommes capables de faire notre propre diagnostic. Cette situation est à la fois due au contexte mondial mais aussi au leg de ces dernières années dans le pays ». « S'ils voulaient vraiment nous aider, ils n'avaient qu'à restituer nos avoirs spoliés. S'ils voulaient vraiment se tenir du côté du peuple tunisien, qu'ils annulent les dettes qui s'entassent année après année. Nous devons compter sur nos propres moyens et ils ne sont pas faibles. Nous devons compter sur nous-mêmes et nous sommes capables de dépasser tous ces obstacles. Il suffit d'en avoir la volonté », a-t-il dit.
Par ailleurs, le président de la République a affirmé : « Nous sommes responsables des droits du peuple tunisien et de sa souveraineté et de celle de l'Etat tunisien. Nous n'avons pas envoyé de correspondances ni émis de communiqués pour exprimer notre préoccupation quant aux situations des libertés dans ces capitales qui émettent ce type de communiqués. Notre souveraineté est au-dessus de tout. L'idée de la liberté, nous l'avons pensée bien avant eux. Qu'ils regardent leur histoire avant de regarder le nôtre, qu'ils regardent leur réalité avant de parler de la situation en Tunisie. Nous ne sommes ni un protectorat ni une colonie, nous sommes un Etat souverain et nous savons très bien ce que nous faisons, dans le parfait respect de la loi. Les vérités viendront retentissantes pour que le peuple sache ce qui a été comploté ces dernières années et décennies ».
Le chef de l'Etat répond ici aux craintes exprimées hier par le département d'Etat américain qui a fait part de sa « sa profonde préoccupation par les arrestations récemment enregistrées en Tunisie et concernant plusieurs figures politiques, des hommes d'affaires et des journalistes ».