La Confédération syndicale internationale (CSI) a publié, lundi 20 février 2023, un communiqué dénonçant la décision du président de la République, Kaïs Saïed, d'expulser Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats et de la déclarer persona non grata en Tunisie. « Esther Lynch a été forcée de quitter le pays pour avoir pris la parole lors d'un rassemblement organisé par l'UGTT, affiliée à la CSI, pour protester contre l'échec de la politique de Kaïs Saïed, la vague d'actions antisyndicales menées par les autorités et le maintien en détention du syndicaliste, Anis Kaâbi, qui a été arrêté le 31 janvier à la suite d'une grève », a indiqué la CSI.
« Kaïs Saïed a, depuis son élection en 2019, érodé et supprimé les institutions clés de la démocratie et s'est arrogé les pleins pouvoirs. Ses politiques ont causé d'énormes dommages à l'économie tunisienne, à la société et au quotidien des travailleurs », a-t-elle ajouté. « Cette expulsion est une ingérence flagrante dans les activités légitimes des syndicalistes qui exercent leurs droits à la liberté d'association en vertu du droit international. Cela nuira davantage à la réputation internationale du régime de Kaïs Saïed à un moment où le pays a besoin d'un soutien international en raison de l'échec de sa politique. Nous lui demandons de libérer Anis Kaâbi, de respecter les droits fondamentaux, y compris les libertés syndicales, et de remplacer son approche autocratique par une approche respectueuse du peuple tunisien et de ses droits démocratiques. Les problèmes de la Tunisie aujourd'hui ne peuvent être résolus que par la démocratie, le dialogue, la coopération et la négociation avec les syndicats », a déclaré Owen Tudor, secrétaire général adjoint de la CSI.
Sur ordre du président de la République, Kaïs Saïed, les autorités tunisiennes compétentes, ont sommé, samedi, la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, Esther Lynch, de quitter le territoire tunisien dans les 24 heures. Esther Lynch a pris part, à Sfax, à une marche organisée par l'UGTT. Les autorités ont estimé que ses déclarations comportent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures tunisiennes. Elle a été déclarée persona non grata.