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Les derniers développements de l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat
Publié dans Business News le 15 - 03 - 2023

Voilà des semaines que l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat fait la Une des journaux et des médias audio-visuels. Huit personnalités connues des Tunisiens ont été placées en détention malgré les affirmations d'innocence et d'absence de preuves de crimes terroristes de la part de leurs avocats.
Les avocats et membres du comité de défense des individus détenus dans le cadre de cette affaire multiplient les apparitions et les déclarations médiatiques démontrant l'acharnement injustifié du pouvoir en place envers des activistes et des acteurs de la scène politique tunisienne. Parmi les accusés figurent les huit noms suivants : Khayam Turki, Issam Chebbi, Lazhar Akermi, Ghazi Chaouachi, Chaima Issa, Ridha Belhadj, Abdelhamid Jlassi et Jaouhar Ben Mbarek. Il s'agit en majorité de figures de l'opposition depuis l'annonce des mesures exceptionnelles par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, à la date du 25 juillet 2021. Les trois derniers noms sont les leaders du Front de salut national composé de plusieurs entités politiques, dont le mouvement Ennahdha.
Le président de la République, Kaïs Saïed, ne s'était pas gêné à affirmer que ces derniers étaient coupables avant même leur audition par le juge d'instruction près le pôle de lutte contre le terrorisme et chargé de l'affaire. Il avait considéré que toute personne cherchant à les innocenter était leur complice. Mais complice de quoi exactement ? Rien n'est clair à ce sujet ! Les premières rumeurs ont indiqué que les accusés cherchaient à provoquer des pénuries et à encourager la spéculation. Par la suite, on nous a affirmé que ces derniers se préparaient à renverser Kaïs Saïed et à organiser un putsch. Ce dernier s'est encore une fois surpassé en affirmant en février que les accusés voulaient carrément l'assassiner.
De leur côté, les avocats assurent qu'aucun élément de l'enquête ne prouvait cela. Pire, la question de la tentative d'assassinat ne figure même pas dans l'affaire. Le membre du comité de défense des personnes citées précédemment, Ayachi Hammami a tenu à prouver cela publiquement et à expliquer à l'opinion publique la réalité de la chose.
Au cours d'une conférence de presse tenue mercredi 15 mars 2023, il a rappelé que l'affaire avait été entamée le 11 février 2023 par une série de raids policiers et d'arrestations. Le juge d'instruction chargé de l'affaire a auditionné une seule fois les accusés. « Nous sommes le 15 mars… Les raids ont été accompagnés de l'intimidation des familles des accusés, de la présence exagérée des agents de police dans toutes les chambres de chaque domicile, des saisies d'appareils électroniques et des documents rédigés à la main… L'affaire repose sur deux procès-verbaux : un témoin et un indicateur anonymes… Les P.V ne contiennent aucune preuve de près ou de loin de la véracité des accusations terrorise… Le deuxième élément de cette affaire représente des échanges sur WahtsApp entre les accusés et des diplomates portant sur une rencontre avec ces derniers », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse tenue le 15 mars 2023 par le comité de défense. Ayachi Hammami a mis l'accent sur l'atmosphère générale du pays et sur l'ingérence du président de la République dans cette affaire. Il a indiqué que ce dernier suivait de très près le dossier.
Ayachi Hammami a assuré que la nature du dossier était claire en raison de la qualité des accusés. Il a expliqué que l'intégralité de ses clients était des politiciens défendant la démocratie. Il a, également, assuré qu'il n'y avait aucune preuve de crime terroriste. Il a critiqué l'ingérence du président dans l'affaire. Il a indiqué que Kaïs Saïed avait rencontré, à la date du 10 février 2023, la ministre de la Justice, Leila Jaffel. Le chef de l'Etat lui avait dit : « Il est déraisonnable de voir l'absence de condamnation à l'encontre de personnes dont les dossiers condamnent avant les tribunaux ». Le lendemain, 11 février a marqué le début des arrestations. Le président a, également, lors d'une visite au ministère de l'Intérieur effectuée le 14 février 2023, affirmé que les personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire étaient des terroristes.
S'exprimant par la suite, l'avocate Dalila Ben Mbarek Msaddek a assuré qu'il n'y avait ni enregistrement, ni photos, ni rapport sécuritaire prouvant le complot. L'affaire a été initiée en l'absence de preuves. Elle a expliqué que les affaires terroristes reposaient sur des faits et des actes incriminés et interdits par la loi. « Dans cette affaire, il y a eu des raids et des arrestations… J'avais indiqué, lors de l'arrestation de Noureddine Boutar, qu'on ne nous avait pas présenté les accusations le visant… Je pense que les accusations en question n'étaient pas préparées. Ils comptaient les élaborer en fonction des informations et des éléments collectés suite aux raids… Ils n'ont rien trouvé ! Ils ont eu recours à un témoignage dans le cadre de la loi de lutte contre le terrorisme afin de dissimuler l'identité du témoin et de l'indicateur… Nous n'allons pas les révéler, car leurs témoignages ne sont pas cohérents… Nous avons présenté des preuves contredisant ces témoignages », a-t-elle assuré.
Dalila Ben Mbarek Msaddek a indiqué que le témoignage enregistré sous le nom "XX" a été collecté le 16 février 2023, soit cinq jours après le début des arrestations. Il s'agit, selon elle, d'une manœuvre visant à contourner l'absence de preuves malgré la saisie de documents, de téléphones portables et d'ordinateurs. Elle a précisé que les témoignages en question étaient de simples récits non accompagnés de preuves. Elle a insisté sur l'absence d'enregistrement ou de photos. Les témoignages représentent des accusations. Elle a précisé que la chroniqueuse Maya Ksouri avait affirmé dans un témoignage accordé dans le cadre de cette affaire que Khayam Turki était très proche de l'ancien ambassadeur français en Tunisie, Olivier Poivre d'Arvor. L'avocate a indiqué que la relation d'amitié liant Mme. Ksouri et M. Poivre d'Arvor était encore plus forte que celle entre l'ambassadeur et M. Turki.
« Le témoin 'XXX'' affirme que des réunions dans le cadre du complot contre la sûreté de l'Etat ont eu lieu dans l'ambassade de la Tunisie en Belgique. L'ambassadeur en ce temps-là est l'actuel ministre des Affaires extérieurs… Pourquoi n'a-t-il pas été auditionné et convoqué ? Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'audition et de convocation de Marouane El Abassi… Les témoignages l'accusent de trahison et d'espionnage… Si l'on considère les témoignages comme étant une vérité absolue ayant conduit à ces arrestations, nous devons placer tout le monde en détention. S'il s'agit d'un mensonge, ceci m'amène à m'interroger sur les raisons de l'arrestation de nos clients… Cette contradiction nous mène à conclure qu'il y a eu un tri : arrêter ceux que je veux faire taire… Maya Ksouri a affirmé être capable d'appeler l'ambassadeur pour boire un café et de le malmener… Pourquoi n'a-t-elle donc pas fait face à des accusations… Selon elle, Khayam Turki est un espion en raison du soutien des Français à sa candidature à la tête du gouvernement. Il s'est avéré qu'elle avait une relation plus forte avec les Français. Pourquoi n'a-t-elle pas été convoquée par le juge d'instruction ? », a-t-elle critiqué.
Les témoignages en questions accusent Bochra Belhaj Hamida d'être le point de liaison entre les autorités françaises et le mouvement Ennahdha. Dalila Ben Mbarek Msaddek a estimé que ce récit était de l'ordre du fantastique et que seule une personne folle pouvait y croire. De même pour les accusations d'espionnage visant le Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux. Elle a mis l'accent sur les interrogations autour des noms évoqués par les témoignages, mais laissé de côté par l'enquête.
L'avocate et membre du comité de défense, Islem Hamza était, également, présente à la conférence. Elle a assuré que le dossier était complètement vide. « Le ministère public a choisi de ne pas répondre afin de faire croire que nous cherchons à innocenter nos clients à tout prix… Lorsque nous étions présents lors des auditions des accusés, nous nous attendions à découvrir les chefs d'accusation… Ils sont accusés de former une entente terroriste liée à des crimes terroriste et de l'intention, accompagnée d'actes préparatoires, de commettre un meurtre… Un acte préparatoire signifie des documents, des plans, des échanges, des transferts d'argent et des armes… Ils sont, aussi, accusés "d'utiliser le territoire de la République ou le territoire d'un Etat étranger pour recruter ou entraîner une personne ou un groupe de personnes en vue de commettre l'une des infractions terroristes sur le territoire tunisien" et "de porter atteinte à la sécurité alimentaire et à l'environnement, de façon à compromettre l'équilibre des systèmes alimentaire et environnemental ou des ressources naturelles ou de mettre en péril la vie des habitants ou leur santé" », a-t-elle ajouté.
Islem Hamza a assuré que les questions posées par le juge d'instruction ont seulement porté sur les liens entre les accusés. Il s'est contenté de poser des questions simples portant sur la relation et les rencontres entre les accusés. « Ils ont trouvé une liste de titres de livre portant sur Daech au domicile de Issam Chebbi… On a conclu que Issam Chebbi consultait ces livres puisqu'il cherchait à devenir un terroriste… Abdelhamid Jlassi a été interrogé sur des déclarations médiatiques… Les accusés ont été interrogés au sujet de rencontres avec des diplomates… Les politiciens ont le droit de se réunir entre eux… Les accusés sont un groupe de politiciens opposés au coup d'Etat du 25 juillet 2021… L'Etat a monté une affaire contre eux, mais d'une façon amateure… Après avoir arrêté les individus, on a passé cinq jours à chercher des preuves, mais en vain. Le 16, on a ramené « XX ». Le 18, on a ramené « XXX »… On a essayé de monter un dossier… La date de collecte des témoignages est révélatrice », a-t-elle poursuivi.
Islem Hamza a assuré que les diplomates en mission en Tunisie étaient habilités à rencontrer des hommes d'affaires et des politiciens. Elle a indiqué que chaque corps diplomatique disposait d'un budget dédié aux rencontres et au réseautage. Elle a estimé que l'espionnage et la trahison pouvaient concerner les rencontres entre des Tunisiens et les diplomates de pays ennemis. Elle a indiqué que Khayam Turki était le point central de cet élément. Il est le président d'une association baptisée « Joussour » créée en 2018 et ayant pour but d'organiser des rencontres entre des Tunisiens et des représentants de pays étrangers afin de réfléchir ensemble à des solutions à certaines problématiques rencontrées en Tunisie. L'avocate a indiqué que Khayam Turki était fils de diplomate et qu'il avait vécu dans plusieurs pays d'où son vaste réseau de connaissances. Islem Hamza a indiqué que Noureddine Boutar a été lié à l'affaire pour la simple raison qu'il avait dans sa liste de contacts téléphoniques les numéros de Khayam Turki et de Issam Chebbi.
« Le juge d'instruction lui a affirmé avoir rencontré deux officiers militaires américains… Il s'est avéré qu'il s'agissait d'une erreur de traduction. Le terme "officer" en anglais signifie "cadre"… Le traducteur a écrit officier au lieu de cadre… Les deux supposés officiers militaires sont deux cadres de l'ambassade américaine de nationalité tunisienne… Issam Chebbi n'a pas rencontré les représentants de l'ambassade, car son parti avait décidé de boycotter la diplomatie américaine depuis le transfert de l'ambassade des USA à Jérusalem… Chaim et Jaouhar ont rencontré des représentants de l'USAID… Les représentants de cette organisation ont essayé de les calmer et l'ont appelé à ne pas s'opposer à Kaïs Saïed… Il s'agissait d'une médiation en faveur du coup d'Etat… Ce dossier est vide. Si notre pays considère l'Italie, les Etats Unis d'Amérique, la France et l'Espagne comme des ennemies qu'on nous le dise ! Si notre pays insiste sur l'existence d'un complot avec des pays amis, qu'on les convoque, qu'on suspende leurs représentations diplomatiques, qu'on dénonce cela officiellement, qu'on adopte une position simple reflétant le rejet de l'ingérence dans la souveraineté nationale », a-t-elle déclaré.
Reprenant la paroleà la fin de la conférence de presse, Ayachi Hammami a assuré que l'affarie enquestion était purement politique. Il s'agit, selon lui, d'une manoeuvre cherchant à dissimuler l'échec du pouvoir en place. Il a souligné l'ingérence du pouvoir exécutif dans le pouvoir judiciaire et les nombreuses accusations lancées par le chef de l'Etat à l'encontre de ses clients. Il a, aussi, évoqué le tranfert des accusés de leurs cellules initiales. Il a indiqué que les accusés ont été placés dans des chambres infestées de parasites, de tiques et d'insectes en tout genre. Ceci avait été révélé la première fois par le membre du comité de défense, Abdelaziz Essid, lors d'un passage médiatique du 14 mars 2023. Il aavait expliqué que Khayam Turki et Issam Chebbi avait été changé de cellule et placé dans une chambre sans toilette. Ils n'ont qu'un trou dans le sol pour faire leur besoin. Ils n'ont pas de douche non plus.

L'intégralité des éléments présentés par les avocats nous poussent à méditer sur les raisons derrière l'apparition soudaine de cette affaire. Rappelons que la période correspondant aux arrestations devait témoigner de l'annonce d'une nouvelle initiative politique. Néanmoins, depuis ces arrestations, peu sont ceux qui continuent à s'opposer à Kaïs Saïed.


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