L'avocat et membre du comité de défense des personnalités poursuivies pour complot contre la sécurité de l'Etat, Ayachi Hammami, a indiqué que la loi de lutte contre le terrorisme permettait à la défense de demander de révéler l'identité des personnes auditionnées dans cette affaire. Ceci est opéré si le juge l'autorise. « Nous allons déposer notre demande demain », a-t-il ajouté. Intervenant le 1er mars 2023 au micro de Borhen Bssais dans « Emission impossible » sur la radio IFM, Ayachi Hammami a expliqué que ce témoin anonyme avait affirmé l'existence d'un complot contre la sécurité de l'Etat et une volonté de renverser le président de la République, Kaïs Saïed, sans présenter de preuves. L'avocat s'est dit surpris par la prise en considération de ces déclarations par l'unité de lutte contre le terrorisme et par le juge d'instruction. « Il y a trois témoignages anonymes sous les surnoms "X", "XX" et "XXX"… Le juge d'instruction a pris en considération l'un des témoignages anonymes affirmant que Bernard-Henri Lévy se réunissait avec l'un des accusés au Luxembourg durant l'année 2022 afin d'organiser un putsch en Tunisie contre le président… Par la suite, Bernard-Henri Lévy a été ajouté à la liste des accusés… Le but de cette manœuvre est de porter atteinte à l'image de l'opposition… On veut faire croire qu'elle collabore avec ce sioniste et complote contre son pays… Nous sommes face à une catastrophe majeure », a-t-il déclaré. Ayachi Hammami a considéré que le système en place harcelait les voix libres et s'attaquait à leur image. Il a indiqué que cela nous menait vers la perte du pays et l'installation, petit à petit, de la dictature. L'avocat a indiqué que le pouvoir en place a eu recours à la loi de lutte contre le terrorisme afin de profiter des mesures spéciales qu'elle permet. Ayachi Hammami a rappelé que les arrestations avaient été entamées à la date du 11 février 2023. Il a, aussi, indiqué que les accusations de Dalila Ben Mbarek Msaddek lancées à l'encontre de Maya Ksouri représentaient une conclusion personnelle. Il a indiqué qu'il ne pouvait ni nier ni confirmer le fait que Maya Ksouri était l'un des témoins anonymes. « Je tiens à préciser que Kaïs Saïed et son gouvernement, en raison de leur échec face à la crise économique, politique et sociale, et comme toute dictature injuste et incompétente, ont eu recours à l'oppression des opposants. Ils n'ont pas de réponses à la crise actuelle. Il n'y a, dans cette affaire, ni terrorisme ni complot contre la sécurité de l'Etat… Il n'y a pas de complot. Pourquoi utilise-t-on la loi de lutte contre le terrorisme ? On veut profiter des mesures spéciales et terroriser les citoyens… Aucun accusé n'a été interrogé sur une tentative d'assassinat… Ceci n'a pas eu lieu… Il s'agit de politiciens connus ! », s'est-il exclamé. Ayachi Hammami a tenu à préciser qu'il n'y avait pas de véritable structure appelée comité de défense. Il a indiqué qu'il était l'avocat de Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhadj, Chaim Issa, Jaouhar Ben Mbarek, Abdelhamid Jlassi, Khayam Turki et Lazhar Akermi. Ce dernier fait l'objet d'une enquête distincte mais liée à l'affaire du complot contre l'Etat. Il a indiqué que le directeur de la radio Mosaïque Fm, Noureddine Boutar, arrêté le 13 février 2023, faisait partie des personnes concernées par les accusations de complot, mais qu'il n'avait pas encore été entendu par le juge d'instruction. Ayachi Hammami a affirmé qu'il s'agissait d'une affaire politique visant certains activistes et politiciens et que la liste allait s'élargir et inclure encore plus de personnes. Il a estimé qu'à ce rythme-là toute opposition fera face à des répressions.