L'élue Fatma Mseddi, était l'invitée, ce mardi 21 mars 2023, de Hatem Ben Amara dans l'émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM. Fatma Mseddi a souligné, à cette occasion, que la commission du règlement intérieur au sein de l'ARP s'est penchée sur la notion de « blocs parlementaires », estimant que cette notion, en l'absence d'une Cour constitutionnelle, ne peut qu'être expliquée et développée par celui qui a rédigé la constitution, soit le président de la République, Kaïs Saïed. « Ces termes, blocs, bureau de l'Assemblée etc. sont présents dans la constitution mais nous en ignorons la philosophie (…) le président devrait publier un arrêté relatif aux termes qui concernent l'ARP (…) seuls douze députés appartiennent à des partis politiques, selon l'Isie, il y a eu plus tard des réunions avec des indépendants et des groupes se sont formés, quatre blocs qui ont conclu des accords politiques pour notamment élire le président de l'Assemblée et ses vice-présidents » a-t-elle poursuivi.
Fatma Mseddi a ensuite précisé que l'ARP, n'ayant pas encore mis en place ses structures, n'est pas en mesure de dédier une plénière pour examiner sa réaction envers le Parlement européen. « Il est toutefois préférable qu'on réagisse en publiant un communiqué pour dénoncer ce qui est arrivé » a-t-elle ajouté. Le 16 mars, le Parlement européen a voté massivement en faveur d'une résolution d'urgence condamnant la répression de l'indépendance judiciaire, de la liberté d'expression et d'association en Tunisie et s'est fait l'écho des appels des organisations aux autorités tunisiennes, à l'Union européenne et aux Etats membres. La résolution sur la Tunisie sous l'intitulé "Attaques récentes contre la liberté d'expression et d'association et les syndicats, notamment le cas du journaliste Noureddine Boutar" a été adoptée par 496 voix pour, 28 contre et 13 abstentions, par le Parlement européen lors de la plénière tenue le même jour. Le président de l'ARP, Brahim Bouderbala a réagi en déclarant : « Le même jour ils ont voté une résolution sur la Syrie et nous connaissons les parties qui ont essayé de sousestimer le paysage politique en Tunisie. Ceux qui sont de bonne foi, nous leur disons qu'ils ignorent la réalité des choses, aux autres nous disons que nous en savons mieux sur ce qui est bon pour nous et que nous avons choisi de corriger la situation en Tunisie et que nous avons engagé une guerre contre la corruption et contre ceux qui veulent intenter à l'Etat. Nous sommes en train de restaurer le prestige de l'Etat (…) nous n'allons pas être influencés par des positions mal étudiées qui nous prennent de haut et veulent nous donner des leçons (…) le Parlement européen qu'il commence par se corriger lui-même et les pots de vin qu'ont reçu certains de ses députés ».
Le texte de la résolution se présente, rappelons-le, comme suit : « Profondément préoccupés par la dérive autoritaire du président Saied et son instrumentalisation de la situation socio-économique désastreuse de la Tunisie pour renverser la transition démocratique historique du pays, les députés demandent la fin de la répression en cours à l'encontre de la société civile dans le pays. Ils exhortent les autorités tunisiennes à libérer immédiatement Noureddine Boutar, directeur de la plus grande station de radio indépendante de Tunisie, qui a été arrêté le mois dernier par des unités antiterroristes pour des motifs politiques et des allégations infondées. Le Parlement demande instamment aux autorités de libérer toutes les personnes détenues arbitrairement, y compris les journalistes, les juges, les avocats, les militants politiques et les syndicalistes, et de respecter la liberté d'expression et d'association et les droits des travailleurs, conformément à la Constitution tunisienne et aux traités internationaux. Exhortant le chef de la politique étrangère de l'UE Josep Borrell et les Etats membres à dénoncer publiquement la grave détérioration de la situation des droits humains en Tunisie, les députés demandent la suspension des programmes spécifiques de soutien de l'UE aux ministères de la justice et des affaires intérieures. Le Parlement condamne également fermement le discours raciste du Président Saied contre des migrants subsahariens et les attaques qui ont suivi et appelle les autorités à se conformer aux lois internationales et nationales ».