L'avocat et dirigeant du Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi, a affirmé, dans une déclaration accordée, ce mercredi 14 juin 2023, à Moez Ben Gharbia, sur Diwan FM, qu'il répondra à la convocation qui lui a été adressée par le juge d'instruction près le pôle judiciaire antiterroriste. « Je devais être auditionné parmi le groupe comportant notamment Ayachi Hammami, Kamel Jendoubi et Bochra Belhaj Hmida, mais le juge a finalement décidé de diriger les poursuites à mon encontre, alors je vais y aller et je suis prêt à faire face à tous les scénarios (…) j'ai rencontré tous les ambassadeurs durant ma carrière politique, on pourra l'interpréter comme on veut (…) Soit je vais rentrer chez moi soit je vais être aux côtés de mon frère et des autres militants qui sont à El Mornaguia depuis quatre mois. Je ne connais pas mon sort car nous ne sommes plus dans un Etat de droit mais nous sommes sous le règne de l'arbitraire. J'ai connu cela, je n'en ai jamais eu peur et cela ne change pas aujourd'hui » a-t-il poursuivi. Ahmed Nejib Chebbi a fondé le Front de salut national, une formation qui a mis en relation plusieurs factions politiques opposées au processus du 25-Juillet. Il sera auditionné, vendredi 16 juin, dans le cadre de l'affaire dite de complot contre la sûreté de l'Etat. Plusieurs membres du Front de salut sont, rappelons-le, déjà sous les verrous. Le comité de défense a appelé les avocats à se mobiliser lors de la séance d'audition afin de « dévoiler toute la vérité à propos de cette affaire fabriquée, qui ne présente aucune garantie d'un procès équitable. Une affaire intentée par le pouvoir contre des opposants démocrates de diverses tendances idéologiques et politiques ». Ahmed Nejib Chebbi avait à plusieurs reprises assuré que le pouvoir en place allait engager des poursuites à son encontre à cause de ses activités politiques. Il avait annoncé, mardi 3 janvier 2023, sa désobéissance à la justice civile. Le politicien s'exprimait alors dans un point presse organisé au sujet de sa convocation par la justice suite à une plainte déposée contre le Front de salut national par Abir Moussi. Ahmed Nejib Chebbi a fait savoir qu'il ne se plierait à aucune convocation qui lui parviendrait. « Si je suis forcé à comparaitre, je ne prononcerai pas un mot et je ne répondrai à aucune question jusqu'à ce que le jugement soit prononcé », a-t-il menacé.