Des partis, associations et organisations nationales ont publié, mardi 20 juin 2023, un communiqué exprimant leur opposition à un éventuel accord de coopération tuniso-européen en contrepartie d'un rapatriement massif de migrants irréguliers subsahariens et tunisiens en Tunisie. Parmi les signataires figurent : Afek Tounes, Al Massar, le collectif Soumoud, l'Observatoire national pour la défense de la civilité de l'Etat, et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux.
Les signataires ont exprimé leur préoccupation face à l'éventuelle conclusion d'un deal qui ferait de la Tunisie une terre d'accueil et d'installation pour les migrants irréguliers rappelant que le Parlement européen a approuvé, récemment, l'idée de faire d'un pays du sud de la Méditerranée une terre sûre pour le rapatriement de migrants. Ils ont, également, relevé les visites récurrentes de plusieurs dirigeants européens en Tunisie et leurs annonces sur un possible accord avec la Tunisie d'ici à la fin du mois de juin.
Les partis, associations et organisations signataires ont revendiqué du pouvoir en place de communiquer à l'opinion publique les tenants et aboutissants des négociations avec l'Europe notant la nécessité d'adopter une approche nouvelle, humaine et démocratique dans le traitement du dossier de la migration clandestine et irrégulière.
La question de la migration clandestine a été au cœur des discussions entre le président de la République Kaïs Saïed et les responsables européens qui ont visité la Tunisie récemment. Hier encore, en recevant les ministres de l'Intérieur allemand et français, le chef de l'Etat a affirmé que la Tunisie n'accepterait pas d'être un pays d'installation de migrants subsahariens et ne saurait protéger que ses propres frontières.
Plus tôt en juin, Kaïs Saïed a reçu, également, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, et le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. Là encore, la question de la migration était au menu.
