Le président de la République, Kaïs Saïed a réuni, vendredi 14 juillet 2023, le conseil de sécurité nationale, pour examiner de nouveau la question de la migration « dite irrégulière », selon lui. Le président de la République a indiqué : « Je préfère qu'on qualifie cette migration d'inhumaine. Je suis conscient de ce que j'avance. Nombreux sont les cas de migration. Il ne s'agit pas de la forme habituelle, mais d'une déportation. Elles sont opérées par des réseaux criminels pratiquant la traite de personnes et le trafic d'organes. Ces réseaux ont un but lucratif, mais visent aussi l'existence même des pays et des patries ». Kaïs Saïed a ajouté : « Quand nous avions mis en garde contre ce phénomène lors du précédent conseil tenu le 21 février, les cercles ayant planifié cette opération à l'étranger ont lancé des campagnes acharnées. Ces campagnes ont trouvé un écho favorable auprès de ceux qui ont pris l'habitude de se jeter dans les bras de la colonisation. Ceux qui sont à l'intérieur ont cru que c'était la chance à saisir à tout prix et qu'il ne fallait pas rater. Ils ont cru que c'était leur chance pour remporter les élections. Paradoxalement, ces gens là- ne reconnaissent pas les législatives, pourtant ils se ruent vers la présidentielle ». Le chef de l'Etat s'en est aussi pris aux personnes qui évoquent les menaces qui pèsent sur les libertés en ces termes : « Ceux qui pleurnichent et se lamentent en prétendant que les libertés étaient menacées n'ont qu'à regarder ce qui est publié dans les journaux et les sites électroniques devenus des plateformes pour la diffamation. La liberté pour eux est synonyme d'anarchie et la démocratie - qu'ils prétendent menacée- est devenue complot contre l'Etat et sa sûreté ». Le Président a par ailleurs renouvelé sa fierté d'appartenir au continent africain, tout en réitérant son rejet d'être une terre de passage. Il a assuré que les migrants subsahariens bénéficient d'un traitement digne et humain, louant les efforts du Croissant rouge, du peuple tunisien et des forces armées. En revanche, il a souligné que les organisations, supposées agir, n'avaient rien fait pour ces migrants en détresse. Dans ce contexte, il a rappelé que l'Etat tunisien n'acceptait pas l'installation des milices ou des tribunaux parallèles sur ses terres, assurant que la loi tunisienne prévaut et doit être appliquée. Kaïs Saïed a assuré que ce phénomène laisse poser plusieurs interrogations : « Comment une seule personne parvient à parcourir environ 5000 Km à pied s'il n'y avait pas des réseaux criminels qui l'orientent ? Comment une femme enceinte sur le point d'accoucher arrive sur le territoire tunisien ? Comment les numéros de téléphone mobiles peuvent-ils changer, alors qu'ils sont dans le désert ? Comment font-ils pour charger leurs téléphones alors qu'ils sont entre les dunes ? Ce sont des interrogations, mais qui apportent des éléments de réponses ».