Le président de la République, Kaïs Saïed a supervisé ce lundi 28 mars 2022, la réunion du conseil de sécurité nationale, au palais de Carthage, pour revenir sur l'annonce faite par le bureau de l'assemblée des représentants du peuple quant à la tenue d'une plénière servant à mettre un terme aux mesures exceptionnelles décrétées le 25 juillet 2021, en vertu de l'article 80 de la Constitution. Le président de la République a assuré qu'il n'y avait aucun moyen de porter atteinte à l'Etat et aux lois à travers des interprétations ridicules. « Ce qui s'est passé aujourd'hui, et présenté comme étant une réunion virtuelle, est illégal dans la mesure où le bureau de l'ARP est gelé tout comme l'assemblée, mais aussi sa composition n'a pas été renouveléea puisque la session parlementaire commence au mois d'octobre. Cependant, cette démarche dénote d'une mauvaise intention. D'autre part, des réunions tenues en dehors de l'hémicycle du Bardo sont contraires à la loi ».
Kaïs Saïed a poursuivi en affirmant que « Le pays n'est ni un jouet, ni une marionnette dont on tire les ficelles depuis l'intérieur et l'étranger. Les institutions de l'Etat ne fonctionnent pas avec des SMS. L'Etat est basé sur la loi. Puis, et là je m'adresse au peuple tunisien et au monde entier, les dispositions de la Constitution ont été respectées parce que l'Etat était en effondrement. Les appels étaient récurrents pour dissoudre le Parlement Toutefois, nous n'avons pas eu recours à cette option parce qu'elle n'était pas supportée par la Constitution. Nous nous sommes contentés du gel du Parlement pour pouvoir organiser de nouvelles élections. Le calendrier a été annoncé, notamment, la date du référendum le 25 juillet 2022, ainsi que la date des élections prévues le 17 décembre 2022. ».
Le chef de l'Etat a rappelé la crise au sein du Parlement, notamment, les violences enregistrées et les demandes formulées par certains députés pour dissoudre le Parlement, « S'ils croient réellement à leur légitimité, pourquoi ont-ils peur des urnes ? Pourquoi usent de ces tentatives désespérées n'ayant aucune valeur juridique ? Il existe un Etat et des lois. Il existe une souveraineté de l'Etat à l'extérieur et une souveraineté du peuple à l'intérieur. Celui qui essaye de porter atteinte à l'Etat ou de pousser les citoyens à s'entretuer, je rappelle qu'il existe des forces et des institutions qui lui barrera la route ».
Et d'ajouter « Ils pleurnichent à l'étranger et face aux envoyés spéciaux des forces étrangères, en prétendant que les libertés sont menacées, alors qu'ils n'arrêtent pas les diffamations et les insultes dans les médias et sur les réseaux sociaux. ».
Le président de la République a lu face aux membres du conseil de sécurité nationale la décision du bureau de l'assemblée, assurant que cette décision est illégale. « Qui leur a donné le droit de mettre un terme aux mesures exceptionnelles ? Comment annuler la dissolution du CSM ? Le pays ne peut guérir qu'avec une justice indépendante capable de juger ceux qui tentent d'opérer un coup d'Etat », souligne-t-il.
« S'ils pensent que l'Etat est faible, et qu'ils peuvent la faire chuter ou faire chuter le régime à travers des SMS, ils ne font que rêver… Des rêves maladifs avec une obsession du pouvoir. Nous sommes ici pour prouver au peuple que l'Etat est là pour le défendre et lui donner le dernier mot », affirme Saïed.
Et de poursuivre que la consultation nationale ne sera pas utilisée pour changer la Consultation, mais comme une base pour assoir « un véritable dialogue national… national …national » avec la participation des parties « honnêtes » et « intègres ».