Le président de la République, Kaïs Saïed a considéré qu'il n'y avait pas lieu de parler de criminalisation de la normalisation. Nous devons parler, selon lui, de libération de la Palestine. Dans un discours diffusé le 3 novembre 2023, le président de la République est revenu sur la situation en Palestine. Il a évoqué le meurtre d'enfants et les bombardements visant des civiles. « En ce temps, alors que les morceaux de cadavres de bébé, d'enfants, de vieillards et de femmes se dispersent partout en Palestine, En ce temps, alors que les maisons s'effondrent au-dessus des têtes de leurs résidents suite au bombardement sioniste sauvage et barbare, Alors qu'on porte atteinte à toutes les lois terrestres et divines, En ce temps où on ne se limite pas à priver les hôpitaux de carburant, mais aussi l'eau, Des villes entières ont été réduites à néant et des centaines de milliers de Palestiniens ont été déportées, Le conflit se transforme malheureusement en un conflit juridique. Nous sommes dans une guerre de libération et non de criminalisation. Celui qui coopère avec l'ennemie sioniste ne peut être qu'un traître. Cette trahison est une haute trahison... Je tiens à assurer que, pour moi, le terme normalisation n'existe pas… » Le président de la République revenait ainsi à la polémique qui secoue le Parlement à propos de la proposition de loi criminalisant la normalisation. « Ce discours n'a pas pour objectif d'entamer un débat stérile ou de contester un ensemble de termes et de notions juridiques n'ayant aucune importance face au moment historique actuel durant lequel le peuple arabe palestinien fait face aux crimes les plus horribles. Il y fait face avec une volonté de guerrier. Nous partageons cette volonté et nous n'accepterons que la victoire ou la mort en martyre ». Kaïs Saïed a expliqué qu'il se trouvait dans l'obligation de « rappeler que la constitution du 25 juillet 2022 a évoqué dans son préambule le soutien des droits légitimes des peuples. Ils ont le droit, selon la légitimité internationale, de disposer d'eux-mêmes. En tête de ses derniers, se trouve le peuple palestinien et son droit de fonder son Etat sur son territoire après sa libération. Ce pays aura comme capitale Al-Quds… La constitution de 2014 s'est contentée de soutenir les mouvements de libération justes et de citer en premier lieu le mouvement palestinien. Il n'évoque pas le droit du peuple palestinien de fonder son Etat… Vous connaissez peut-être les raisons ayant conduit à l'adoption de cette formulation en 2014… Un sioniste ayant eu pour habitude de se rendre au palais du Bardo, en plus de rencontrer certains membres de l'Assemblée nationale constituante tenus dans certaines capitales à l'étranger… En m'interrogeant sur la proposition de loi abordée hier (proposition de loi de criminalisation de la normalisation abordée le 2 novembre 2023 par une plénière à l'Assemblée des Représentants du Peuple), je me suis attaché à la même position. Il s'agit d'une haute trahison. J'ai indiqué qu'on pouvait faire appel à l'article n°60 du code pénal et de ceux les suivants… On peut préciser les cas de trahison à l'encontre du peuple palestinien et citer les peines applicables à chaque cas… Nous menons une guerre de libération et non une guerre de criminalisation… Je réitère mon attachement à la qualification de la chose en tant que haute trahison… Nous n'avons pas de missiles intercontinentaux, mais nous avons des positions qui peuvent traverser les contient… Nous n'accepterons pas le harcèlement, la pression ou les négociations de la part d'une entité se trouvant à l'intérieur ou l'étranger… L'Assemblée des représentants du peuple (ARP) détient des fonctions, selon les dispositions de la constitution. Le président de la République détient des prérogatives, selon la constitution… La souveraineté est au peuple tunisien. Ce dernier veut libérer l'intégralité de l'Etat occupé… La lutte armée jusqu'à la libération de la Palestine ! De toute la Palestine ! », a-t-il déclaré. Le chef de l'Etat, Kaïs Saïed a assuré que la libération ne pouvait pas avoir lieu à travers des espérances et des textes. Une allusion claire et directe à la proposition de loi de criminalisation de la normalisation faisant l'objet de controverses au sein de l'ARP.