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Un régime qui pousse l'ironie au maximum
Publié dans Business News le 06 - 12 - 2023

Bien malin celui qui aurait pu prévoir qu'un jour, la militante et avocate Dalila Ben Mbarek Msaddek et le journaliste-présentateur Borhen Bsaies comparaitraient, ensemble, en tant qu'accusés dans la même affaire, suite à une plainte du pouvoir en place. L'une est une militante de longue date contre toute forme de dictature, fille du militant de gauche Ezzeddine Hazgui. L'autre fut l'un des porte-voix les plus connus du régime du défunt Ben Ali. Pendant de longues décennies, tout a opposé Dalila Msaddek et Borhen Bsaies. C'est seulement l'arbitraire du liberticide décret 54 qui les a réunis, le tout sous le régime de Kaïs Saïed qui dit garantir les droits et les libertés.
S'il ne s'agissait pas d'accusations pouvant conduire à pas moins de cinq ans de prison, la situation serait ironique et nous soutirerait même un sourire. Les adversaires d'hier, voire les ennemis, se retrouvent sur le banc des accusés, jugés par un régime qu'aucun d'eux n'avait vu venir. Au lendemain du 25-Juillet, il est devenu interdit par la loi d'évoquer médiatiquement une certaine affaire de complot contre la sûreté de l'Etat. C'est pourtant ce même régime qui dit garantir les droits et libertés et qui parle de « démocratie réelle » en opposition à la « démocratie de façade » que le régime généralise sur toute la décennie précédente. Kaïs Saïed omet de dire qu'il a pu, dans le cadre de cette démocratie de façade, s'exprimer librement pendant des années, ensuite se porter candidat et gagner l'élection présidentielle anticipée de 2019. Mais nous n'en sommes pas à une incohérence près…
Dalila Ben Mbarek Msaddek et, dans une moindre mesure tout de même, Borhen Bsaies, sont accusés de déranger la tranquillité d'un régime qui ne souhaite pas être critiqué ni questionné sur ses agissements. Le régime du 25-Juillet ne veut pas voir sa pureté et sa vertu prétendument révolutionnaires écorchées par les critiques. Le président Kaïs Saïed est dans une démarche presque messianique qui ne saurait être perturbée par les voix des opposants. Même ceux qui leur permettent de s'exprimer, comme Borhen Bsaies, sont poursuivis et comparaissent devant la justice.
Mais l'ironie de ce régime ne s'arrête pas là. Le président de la République, Kaïs Saïed, a répété à plusieurs reprises qu'il nous fallait désormais compter sur nos propres moyens en matière financière et économique. Après avoir fait capoter les discussions avec le FMI, le régime a fait porter ce leitmotiv malgré les interrogations insistantes de tous les observateurs de la scène économique et financière tunisienne. Puisque ce même régime a rompu avec toute communication classique et claire, il nous fallait attendre le projet de loi de finances de 2024 pour comprendre comment ce slogan sera appliqué en réalité. C'est là que l'on a découvert qu'il ne s'agissait, en fait, que d'un slogan puisque 36% des ressources prévues pour l'Etat en 2024, viennent de l'emprunt.
Mais comme nous l'avons dit, ce régime élève l'ironie au rang d'art. Ceux qui veulent s'en faire une idée n'ont qu'à regarder la vidéo postée par la page de la présidence de la République illustrant la visite de Kaïs Saïed au mausolée de Farhat Hached à l'occasion de la commémoration de son assassinat. Voir le chef de l'Etat disserter à propos du secteur privé avec le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, le secrétaire général adjoint, Samir Cheffi, et la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat, est un plaisir sans nom. Ils parlent des entreprises publiques comme s'il s'agissait de trésors enviés par les rapaces du secteur privé et par les obscurs lobbies dont tout le monde parle mais que personne n'a vus. Chacun d'eux y va avec son préjugé et ses lieux communs stériles tout en multipliant les lignes rouges. La ministre des Affaires culturelles participe en évoquant les lignes de bus disparues et le fait que des entreprises de transport privées aient comblé le vide. Elle semblait outrée du fait qu'il n'existe plus de bus qui fasse le tour de Tunis, on ne sait pourquoi. Le président de la République semble être à gauche de la gauche et parait, sur ce sujet, plus extrémiste que la centrale syndicale.
Ce qu'ils ne comprennent pas c'est que le secteur privé ne s'intéresse pas du tout à ces entreprises « cadavres » dont personne ne veut. Une attitude saine de la part de l'Etat serait de tenter de les privatiser ou de les réformer et les conserver. Sauf que l'Etat tunisien ne fait ni l'un, ni l'autre. Mais attention ! Il faut protéger les entreprises déficitaires qui bouffent l'argent du contribuable contre le méchant secteur privé. Personne n'a intérêt à se procurer une entreprise en pré-faillite, avec un déficit monstrueux et dont l'activité est rythmée par les humeurs des syndicalistes. Donc, ne soyez pas inquiets, vous allez garder vos trésors nationaux. Par contre, il ne faudrait pas qu'ils oublient, particulièrement les fonctionnaires, que ce sont les citoyens et le secteur privé qui payent vos salaires, n'est-ce pas madame la ministre. C'est chez ces entreprises que vous diabolisez et que vous rendez responsables de tous les maux que le ministère des Finances va chercher l'argent nécessaire à faire tourner cette grande machine. Ce sont les privés, entreprises et employés, qui payent les déficits abyssaux des entreprises que vous souhaitez garder. Ce sont eux qui payent vos déplacements pour nous faire des constatations et des états des lieux.
En attendant, pas le moindre début de plan de travail concernant les entreprises publiques. Hormis le fait de proposer d'envoyer la ferraille, qualifiée de « richesse nationale », à la société de sidérurgie el Fouladh, il n'y a rien pour trouver une solution à ces entreprises. Attention, on parle de trésors nationaux. Il ne faudrait, tout de même pas, céder à la précipitation, tant que le contribuable paye…


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