Le président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH), Bassem Trifi a présenté, lundi 11 décembre 2023, un état des lieux de la situation des droits et des libertés humains en Tunisie. Intervenant dans l'émission Midi Show d'Elyes Gharbi, Bassem Trifi a relevé que le rapport annuel de 2023 montre que la situation des droits et libertés en Tunisie est extrêmement inquiétante. « Le pouvoir exécutif devrait consulter ce rapport et ses recommandations pour qu'il puisse en tirer des conclusions. C'est aussi un document de référence pour tous les Tunisiens parce que les droits de l'Homme sont universels et interdépendants. Il faut que les gens comprennent : Celui qui attend dans les files d'attente pour du pain, c'est une atteinte à ses droits. Celui qui attend depuis des années un travail, c'est une atteinte à ses droits… La hausse de la pauvreté et du chômage, les femmes victimes de violences sociales et économiques, ce sont des atteintes aux droits… Il n'y a pas que les droits et libertés individuels et politiques. Tout est intrinsèquement lié », affirme l'avocat. Bassem Trifi a profité de son passage pour critiquer les pays qui se disent porteurs des valeurs des droits humains alors que dans la bande de Gaza des crimes contre l'humanité sont en train d'être commis. « Ces droits sont indivisibles et interdépendants et universels. Ces pays qui soutiennent les crimes de l'entité sioniste avant de nous donner des leçons, ils feraient mieux de condamner les atteintes commises contre les Palestiniens ». Le président de la LTDH a rappelé que la constitution de 2022 comporte plusieurs articles garantissant les droits et les libertés. Pour lui, si l'Etat venait à fournir un petit effort en respectant, notamment la constitution, il ne pourrait qu'in fine garantir ces droits. « Ce qui est très inquiétant aujourd'hui, c'est que tout un chacun vit dans un état de crainte de parler ou de participer au débat public. Cela concerne les journalistes, les activistes de la société civile ou politiques et aussi tout citoyen qui aimerait exprimer une opinion ». Bassem Trifi a dénoncé un climat de peur qui s'est installé en Tunisie.