Elyes Chaouachi, fils de l'ancien secrétaire général d'Attayar et détenu dans le cadre de l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat, a indiqué avoir saisi les instances internationales en raison du sentiment de frustration face à l'attitude de la justice tunisienne. Elyes Chaouachi a considéré qu'il était en droit de saisir la justice internationale en raison de l'injustice dont faisait l'objet son père. S'exprimant le 8 mars 2024 durant « Fi 90 Dkika » de Khouloud Mabrouk sur IFM, Elyes Chaouachi a rappelé que la Tunisie avait ratifié la Charte internationale et la Charte africaine des droits de l'Homme et qu'elle était tenue de les respecter. « Les décisions de la Cour africaine de novembre sont des mesures d'urgence et provisoires visant à stopper les atteintes aux droits humains… Notre requête déposée aux noms de Ghazi Chaouachi, Ridha Belhadj, Noureddine Bhiri, Rached Ghannouchi et Bechir Akremi auprès de la Cour pénale internationale a été acceptée… Ceci démontre que la Cour pénale internationale n'a pas confiance dans les institutions nationales chargées de l'affaire… Si la Tunisie ne reconnaît pas cela qu'elle annonce ne plus y adhérer », a-t-il ajouté. Elyes Chaouachi a considéré que le système a instrumentalisé la cause palestinienne et avait chargé Hatem Mziou et Slim Laghmani de s'exprimer auprès de ces instances en raison de la tenue proche d'une élection présidentielle. Il a assuré que son père était un détenu politique et a indiqué que la rapporteure spéciale sur l'indépendance des juges et des avocats, Margaret Satterthwaite, avait été interdite de visiter la Tunisie. Elyes Chaouachi a considéré que les arrestations pour complot ne devaient avoir lieu qu'après préparation des éléments de l'enquête. Il a expliqué que la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples avait accepté la requête après deux plaidoiries du représentant de l'Etat tunisien. Ce dernier, d'après lui, n'a pas réussi à nier la chose.
Pour rappel, la liste des détenus comporte les noms de Khayam Turki, Ridha Belhaj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Ils ont été emprisonnés à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023. La liste des accusés comprend, également, Lazhar Akremi et Chaïma Issa. Ces derniers ont été arrêtés dans le cadre de la même affaire puis laissés en liberté à la date du 13 juillet 2023. Une partie de ceux se trouvant encore en prison a entamé une grève de la faim en guise de protestation contre leur détention depuis près d'un an.