Abdelmajid Belaïd, a assuré que la persévérance du comité de défense a permis d'aboutir à des sentences prononcées dans le cadre de l'affaire de l'assassinat politique de son frère, Chokri Belaïd. D'après lui, cet événement est un pas vers l'avant et une preuve que la justice tunisienne commence à se rétablir. S'exprimant le 27 mars 2024 lors de « Sbeh El Ward » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Abdelmajid Belaïd a indiqué qu'on avait segmenté le dossier de l'affaire afin de disperser les efforts de la justice tunisienne et de pousser vers l'oubli de l'affaire. Il a indiqué que les accusés jugés et condamnés à la date du 27 mars 2024 ne représentaient qu'un petit groupe par rapport au nombre total de personnes impliquées. « Il s'agit d'un fait positif… Ceci prouve que la justice tunisienne est en train de se rétablir… Un deuxième groupe, lié à la vespa comportant Mustapha Khedher et Kamel Ifii et des dirigeants du mouvement Ennahdha, fait l'objet d'une autre affaire… Bientôt, et j'assure qu'il s'agit d'un événement proche, la deuxième étape sera entamée… Il s'agit de juger les gens ayant supervisé et planifié l'assassinat… Il s'agit de personnes ayant joué le rôle d'intermédiaire entre ceux ayant exécuté et Rached Ghannouchi, Ali Laarayedh et des dirigeants sécuritaires », a-t-il dit.
Abdelmajid Belaïd a expliqué que Mustapha Khedher était l'un des responsables de l'appareil secret d'Ennahdha et que Rached Ghannouchi en était le chef. D'après lui, ces derniers seront jugés dans le cadre d'une deuxième affaire prouvant que l'assassinat de Chokri Belaïd avait été planifié depuis 2012. Il a assuré que le morcellement de l'affaire s'inscrivait dans le cadre des manœuvres visant à enfouir l'affaire. Abdelmajid Belaïd a indiqué que la nouvelle composition de la chambre chargée de l'affaire inspirait confiance et que son traitement de l'affaire était satisfaisant. Pour ce qui est du communiqué publié par Ennahdha à ce sujet, Abdelmajid Belaïd a assuré que ce parti exploitait les affaires des assassinats politiques. Il a, également, affirmé que le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi était derrière ces crimes. Il a assuré que ce dernier avait personnellement donné l'ordre d'assassiner Chokri Belaïd. Il a, aussi, indiqué qu'Ennahdha était responsable des décès de jeunes en mer, des victimes d'attaques terroristes ou des disparus dans les zones de conflit. Il a conclu qu'il n'y avait pas lieu de parler de conciliation avec ce parti politique. Pour rappel, la cinquième chambre criminelle spécialisée dans les affaires terroristes près le Tribunal de première instance de Tunis a rendu, tôt le matin du mercredi 27 mars 2024, son verdict dans l'affaire de Chokri Belaïd et cela après plusieurs heures de délibération. Sur les 23 accusés (quatorze en état d'arrestation et neuf en liberté), quatre ont été condamnés à mort, deux à la réclusion à vie, cinq ont eu des non-lieux alors que les autres ont été condamnés à des peines allant de 2 à 120 ans de prison. Tous les accusés seront soumis à un contrôle administratif allant de trois à cinq ans.