Hausse des prix : l'Otic tire la sonnette d'alarme sur les viandes rouges et l'internet    Zaghouan : Signature d'un accord tuniso-koweïtien pour le forage de deux puits profonds    Tunisie : vers une classification officielle du secteur de la location de voitures ?    Tunisie : prévention de la bronchiolite, protéger nos enfants devient une priorité    Tunisie–Algérie : vers une intégration économique et frontalière accrue    Habitat : publication imminente des textes sur les bâtiments menaçant ruine    La Tunisie abrite le Centre africain d'excellence pour les marchés inclusifs    Météo : Le soleil s'impose sur tout le pays ce mardi !    Ciné Jamil El Menzah 6 ferme définitivement ses portes    Météo : Un mardi majoritairement ensoleillé !    Saïed réaffirme : Aucun retour en arrière sur le rôle social de l'Etat    Invalidation du passeport tunisien ? Le ministère de l'Intérieur précise    Fenix Rally 2025, 5ème édition du 31 octobre au 6 novembre : les principales étapes    Where the Wind Comes From de Amel Guellaty meilleur film arabe à El Gouna Film Festival 2025    Hafedh Abdelmelek - Un quart de siècle de révolution invisible des nanosciences: dynamiques globales et émergence Tunisienne    Location-accession : l'Etat investit pour 1 000 nouveaux logements    Le célèbre film Rih Essed ou L'Homme des Cendres de Nouri Bouzid restauré en Italie, bientôt au cinéma    Bande de Gaza: tous les dons en nature non acheminés ont été remis au Croissant Rouge tunisien    Pas d'autorisations de crédit : La Poste tunisienne clarifie sa position    Du 27 octobre au 2 novembre : une caravane de santé multidisciplinaire devant le théâtre municipal de Tunis    Zoubaier Bayya démissionne de la présidence de l'Etoile du Sahe    Club Africain prend des mesures disciplinaires : Chafai suspendu d'urgence    Galaxy XR introduit une nouvelle catégorie d'appareils natifs de l'IA y compris des lunettes d'IA    Ali Zarmdini : « le vol du musée du Louvre est l'un des vols les plus rapides et les plus audacieux de l'histoire des musées »    Le dernier rêve d'Abdessalem Kallel    Chine : bientôt impossible de parler de médecine ou de finance sans diplôme    Khalil Jendoubi sacré Champion du Monde de Taekwondo et se qualifie aux Jeux Olympiques LA 2028    Ligue des champions – 2e tour préliminaire retour – EST-Rahimo FC (3-0) : L'expérience des "Sang et Or"…    Tunisie : les patients devront payer intégralement leurs médicaments pour les maladies ordinaires    Ligue 1 – 11e journée : L'Espérance de Zarzis se replace    Météo : jusqu'à +14°C au-dessus des normales en Tunisie    Secteur du livre en crise : les éditeurs tunisiens sonnent l'alarme    Afrique du Sud – Palestine : un engagement forgé par l'histoire de l'apartheid    Un public exceptionnel pour écouter Aziz Krichen en analyste des pensées de la gauche tunisienne (Album photos)    Association des anciens ambassadeurs et consuls généraux de Tunisie : le nouveau comité directeur    Littérature francophone : deux rendez-vous sont prévus la semaine prochaine à Tunis    Mohamed Khalil Jendoubi offre à la Tunisie le titre mondial de taekwondo en Chine    Médenine abrite la 28ème édition de son Festival National du théâtre expérimental, session hommage à Anouar Chaafi    Rafaâ Ben Achour - L'avis de la Cour internationale de Justice du 22 octobre 2025: Obligations d'Israël    Météo en Tunisie : pluies éparses attendues sur le Nord-Ouest    S.E. Roderick Drummond ambassadeur du Royaume-Uni : La Tunisie est un pont entre tradition et modernité    Entre traditions et diplomatie : l'Ambassadeur britannique en Tunisie célèbre les liens entre deux cultures    Ameur Bahri: Une allégorie singulière    Météo en Tunisie : nuages passagers sur la plupart des régions    Aziz Krichen, ce vendredi à Al Kitab; pour débattre de son nouveau livre «A contre-courant»    Quand le trottoir devient un tribunal : l'Allemagne se penche sur le catcalling    Sarkozy se rend en prison à bord de sa voiture personnelle    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'affaire de l'assassinat du martyr Belaïd en procès : Les manœuvres dilatoires n'ont pu aboutir cette fois-ci
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 02 - 2024

Durant de longues années, des rassemblements réguliers ont été organisés devant le Palais de Justice, les protestataires réclamant que justice soit faite

Il est devenu évident qu'après le limogeage des barons d'Ennahdha du pouvoir et de pratiquement tous les postes de décision, les donnes ont complètement changé. Les procédures paraissent moins longues, mieux, elles aboutissent. Les magistrats semblent libérés du joug qui les paralysait.
Le démarrage, enfin, du procès de l'assassinat du martyr Chokri Belaïd comporte en soi plusieurs significations dont une majeure: le rétablissement ou encore en termes plus crus, la guérison de la magistrature.
En effet, nombreuses sont les voix qui se sont élevées après les premières auditions pour dire, d'ores et déjà, que la magistrature se porte mieux. Ces constatations émanent précisément des premiers concernés: la proche famille du martyr, son frère, Abdelmajid Belaïd et sa veuve, Basma Belaïd, ainsi que du comité de défense et, à sa tête, Me Imen Gzara et Me Abdennaceur Laâouini.
Il faut dire, qu'à l'issue des deux premières audiences, la Cour est parvenue à établir des faits, et aboutir à des conclusions à propos de certains aspects du dossier. Entre les commanditaires et les exécutants, séparation à laquelle tient absolument à marquer le comité de défense, les preuves ajoutées au dossier font état de l'implication du groupe Ansar al-chariâ avec en tête de liste : Abou Iyadh, Ahmed Rouissi, Kamel Gadhgadhi, Ahmed El Melki, surnommé le Somalien et Abou Bakr El Hakim...
Les dossiers compromettants dissimulés !
La complicité de quelques agents et hauts responsables des forces de sécurité est également certifiée. Celle-ci prend racine au ministère de l'Intérieur même, où Ali Laârayedh (haut dirigeant du mouvement Ennahdha, ministre de l'Intérieur et chef de gouvernement), Tahar Boubahri et Mehrez Zouari entravaient tous les processus ( enquêtes et procédures judiciaires) pour empêcher l'arrestation de certains caïds impliqués ou encore pour faciliter leur sortie du pays et échapper à la justice.
Quant à la complicité judiciaire, elle est nette avec les accusations étayées par des éléments de preuve et visant directement le procureur de la République limogé, Béchir Akremi, lequel aurait, selon le rapport même de l'inspection générale du ministère de la Justice, caché plus de six mille dossiers compromettants, sans oublier les armes utilisées qui auraient été jetées à la mer et le refus de donner suite à une importante fiche envoyée par les services de renseignements étrangers. Un document jugé crucial.
Restent la planification et le financement considérés comme des éléments clés du dossier, le comité de défense de Chokri Belaïd assure sur les documents et les enregistrements sont éloquents quant à l'implication dudit appareil sécuritaire secret du parti Ennahdha, comme l'atteste la condamnation de Mustapha Khedher, déjà condamné à huit ans de prison, mais dont le sort est inconnu depuis sa sortie de prison.
On citera, dans le même ordre d'idées, Ameur Belaâzi, Mouâdh Ghannouchi, fils de Rached, et même Rached Ghannouchi en personne dont des enregistrements téléphoniques ont été trouvés avec Ameur Belaâzi.
Un assassinat politique qui a choqué une nation entière
Pour revenir à la question de cette «guérison» de la justice, il est clair qu'après le limogeage des barons d'Ennahdha du pouvoir et de pratiquement tous les postes de décision, les donnes ont complètement changé. Les procédures paraissent moins longues, mieux, elles aboutissent. Les magistrats semblent libérés du joug qui les paralysait du temps de Noureddine Bhiri et autre Nadhir Ben Ammou.
Ainsi, le procès semble être sur la bonne voie d'être instruit selon les principes de l'équité et de la transparence, à l'abri des pressions. Ce qui laisse espérer un dénouement – même si cela sera probablement assez long – avec les verdicts qui seraient justes à l'encontre des responsables de cet assassinat politique qui a choqué une nation entière. Tous seront jugés, les planificateurs, les commanditaires, les exécutants et les complices qui n'ont eu de cesse de couvrir le crime.
Le transfert de l'affaire à la justice militaire n'a pu aboutir
D'ailleurs, les analystes reviennent à l'époque de 2013/2014, lorsque Rached Ghannouchi avait exercé un chantage à l'endroit de Mehdi Jomâa, alors chef de gouvernement, pour conserver le ministère de l'Intérieur dans le giron du mouvement, alors que l'accord consistait à ne conserver aucun ministère, et encore moins les régaliens.
Pour étayer le poids de la volonté politique qui peut faire la différence, faire aboutir ou pas une affaire, et permettre aux juges, ou pas, de travailler en toute indépendance, et ce, contrairement à la décennie noire.
Qu'on en juge... Contacté par La Presse, l'Amiral Kamel Akrout a bien voulu témoigner de ce qui s'était passé en 2019, lorsque feu Béji Caïd Essebsi avait reçu le dossier de l'assassinat de Chokri Belaïd. Voici les propos de l'Amiral Kamel Akrout que nous rapportons textuellement : «En effet, le conseil de sécurité nationale a reçu le dossier des mains des membres du comité de défense, et après l'avoir passé en revue, j'en ai parlé à plusieurs reprises avec le défunt président, en assurant que devant les tergiversations de la justice ordinaire, j'avais proposé le transfert de l'affaire au Tribunal militaire qui pourrait traiter plus efficacement cet épineux et grave dossier. Mais feu Béji Caïd Essebsi était déjà trop affaibli par la maladie, alors que son successeur, Mohamed Ennaceur était intérimaire...». Fin de citation...
Cette douloureuse expérience comporte une moralité, il faut que la justice travaille en toute indépendance. La séparation des pouvoirs est un principe fondateur de la démocratie.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.