Le président de la République Kaïs Saïed a réuni, lundi 6 mai 2024, le conseil de sécurité nationale, consacré principalement au dossier de la migration illégale. Le président de la République a indiqué, d'après un communiqué présidentiel publié tard dans la soirée, que cette affaire est internationale, mais aussi nationale. " La question ne concerne pas uniquement la situation mondiale ou régionale, mais également la situation à l'intérieur du pays. Ce fléau ne pouvait proliférer ou s'étendre de cette façon, sans cette situation intérieure anormale. Comment ont-ils pu entrer et affluer par milliers? Comment ont-ils pu être implantés en dehors de tout cadre légal? Un certain nombre d'entre eux réside en Tunisie depuis des années et les forces armées ont dû intervenir pour mettre un terme à une situation qui n'est pas naturelle à tous les niveaux ".
Le chef de l'Etat a poursuivi en expliquant : " d'abord, ces gens-là arrivent par centaines chaque jour. Aujourd'hui, près de 400 personnes ont été renvoyées aux frontières est du pays. Il y a une coordination continue entre la Tunisie et les pays voisins. Cependant, il faut faire face à cette situation dans l'immédiat et d'une manière différente parce que ces situations ne peuvent durer. L'affluence de centaines de personnes au quotidien se fait parallèlement à l'affluence de l'argent provenant de l'étranger par milliards. Hier, j'ai pu consulter un document dans un centre à Sfax, il a plus vingt milliards. Comment cet argent a-t-il pu être transféré et où est la Commission tunisienne des analyses financières (Ctaf)? ". Il a ajouté que les migrants subsahariens sont certes des victimes de tout un système, mais que la Tunisie n'est pas responsable de leur misère.
"En 2018, certains avaient perçu des millions de dollars et d'euros pour implanter ces Africains en Tunisie. Je le redis encore une fois devant tout le monde, la Tunisie ne sera pas une terre pour implanter ces gens-là. Elle ne sera pas une terre d'accueil pour eux et veillera à ne pas être un point de passage. Les pays de la rive nord de la méditerranée doivent assumer leurs responsabilités. Certaines rencontres ont été tenues ces derniers jours avec des pays du nord de la méditerranée. Il y a des réseaux à l'intérieur qui sont en connexion avec d'autres à l'étranger. Tout le monde doit faire face à ce phénomène inhumain", souligne-t-il. Et ajouter : "l'argent coule à flot pour ces gens-là et ceux qui prétendent les défendre", notant l'appel d'offres publié par une organisation pour héberger ces migrants. "Nous sommes africains et nous sommes fiers. Cependant, il s'agit de personnes en situation irrégulière et la loi doit être appliquée. Les forces de l'ordre ont réussi à retrouver un lieu de séquestration de migrants à Sfax. Cela voudrait-il dire qu'il y a des tribunaux parallèles?".
D'autre part, le président de la République est revenu sur la question des associations et des organisations et de l'argent qu'elles reçoivent, assurant que les responsables sont des traîtres et des mercenaires. Dans ce contexte, il a, également, indiqué que ces associations ne peuvent en aucun cas prendre la place de l'Etat. Il a poursuivi en affirmant que l'hébergement des migrants pourrait être bien assuré par le Croissant Rouge.
Le président de la République a indiqué que l'attribution du statut de réfugié est réglementée par la loi, rappelant que l'unique interlocuteur reste l'Etat. Il a, également, affirmé que l'Agence des Nations unies pour les réfugiés et l'Organisation internationale pour les migrations n'ont rien fait pour la question migratoire mis à par la publication de communiqués. Le chef de l'Etat a, également, indiqué qu'il n'est pas question de porter atteinte à l'Etat au nom de la liberté d'expression. "Ils n'ont pas la liberté de penser, ils sont payés pour porter atteinte à l'Etat à travers des campagnes orchestrées. Les libertés sont garanties, mais la liberté ne veut pas dire anarchie". D'autre part, il a assuré qu'il y a des plans pour détruire la société à travers les drogues et stupéfiants provenant de l'étranger et conduisant à commettre des crimes atroces. Le chef de l'Etat a indiqué que les citoyens doivent jouer leur rôle et ne pas louer leurs biens à des étrangers sans informer les autorités préalablement, comme l'exige la loi. Dans un autre contexte, le président a abordé la question de l'élection présidentielle. "Ils ont boycotté les législatives et là, ils se précipitent pour la présidentielle. Certains parlent d'ambition. Il n'est pas question d'ambition, mais de responsabilité. Ils doivent servir les citoyens et non leurs rêves et leurs illusions. Il y a des réseaux qui devraient être démantelés, notamment, ceux qui se rencontrent chaque jour et prétendent être en compétition. Ils peuvent se présenter à la présidentielle s'ils remplissent les conditions nécessaires, mais la trahison de la patrie et le recours à l'étranger ne seront pas acceptés par les Tunisiens". Le président de la République a aussi affirmé que le temps n'est plus au diagnostic, mais aux mesures concrètes capables d'instaurer la sécurité et la souveraineté nationale.