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En Tunisie, on consomme plus de deux millions de bouteilles/canettes de bière par jour
Publié dans Business News le 28 - 10 - 2024

Les chiffres de la SFBT montrent que la société a vendu au cours des neuf premiers mois de l'année, quelque 126 millions de litres de bière. Ce qui revient à dire qu'on consomme en moyenne plus de 460 mille litres de bière par jour, soit près de deux millions de canettes ou de bouteilles de 0,25 litre. Le chiffre réel est bien supérieur car la SFBT n'est pas la seule à commercialiser de la bière en Tunisie.

La Société de Fabrication des Boissons de Tunisie (SFBT) a publié la semaine dernière ses résultats trimestriels laissant montrer une augmentation de 3% au cours des neuf premiers mois de l'année 2024.
Dans ces résultats, on lit que la société a vendu au cours de cette période quelque 126,5 millions de bières. La consommation quotidienne est donc approximativement de 0,46 million, soit 1,886 million de bouteilles ou de canettes de 0,25 litre et ce uniquement pour les marques de bière vendues par la SFBT. La société en propose six, Celtia (la plus vendue), Beck's, Stella, 33 Extra dry, Starbräu et Legend.
D'autres marques sont proposées en Tunisie, tels la Heineken, Golden Bräu, Berber et Amstel produites par la Sonobra.
N'étant pas cotée en bourse, cette dernière ne communique rien sur ses résultats et sa production, contrairement à la SFBT, cotée, son unique concurrent direct.
Sachant que les produits de la Sonobra sont bien vendus sur le marché, la consommation de bière en Tunisie dépasse donc très largement les deux millions d'unités de canettes ou de bouteilles.
Ces chiffres ne touchent que la bière et excluent les bouteilles de vin et autres spiritueux dont les caves des grandes surfaces en sont remplis à ras-bord.

Le plus grand gagnant de la vente d'alcool n'est cependant ni la SFBT, ni la Sonobra, mais l'Etat qui assujettit de fortes taxes sur ce type de produits. La bière ou le vin produits en Tunisie sont vendus nettement plus chers qu'en Europe. Grâce à la vente d'alcool, l'Etat prélève des milliards de dinars de recettes par an, au détriment du faible pouvoir d'achat du Tunisien.
Les chiffres sont têtus, car malgré ce faible pouvoir d'achat et malgré la forte taxation usurière, le Tunisien n'a pas réduit sa consommation d'alcool. Si les quantités produites sont restées quasiment les mêmes ces dernières années, il n'en est pas de même quant aux chiffres d'affaires que les boissons alcoolisées génèrent. Ainsi, pour 2023, la SFBT a vendu 178 millions de litres de bière contre 189 millions de litres en 2022. La production a donc légèrement baissé, mais le chiffre d'affaires a en revanche augmenté passant de 552,9 millions de dinars en 2022 à 558,4 millions de dinars en 2023. Presque trois fois supérieur au chiffre généré par les boissons gazeuses produites par la même SFBT (Coca-Cola, Fanta, Boga, Schweppes, Orangina, Sprite, etc).

En dépit de toute cette manne financière, l'Etat continue à pratiquer une politique ségrégationniste envers les consommateurs des boissons alcoolisées.
Les caves des grandes surfaces et points de vente sont ouvertes à des horaires contraignants bien déterminés selon les régions. La vente est interdite pour les Tunisiens, les vendredis, les jours fériés religieux et le ramadan.
On ignore tout sur les règles d'octroi de licences d'alcool et on ne sait pas qui peut en prendre et qui le ne peut pas. Plusieurs quartiers, voire villes, n'ont aucun point de vente d'alcool (ou un seul) alors que certains quartiers en comptent plusieurs. Dans certaines villes, y compris de moyennes villes, on octroie la licence de vente à une grande surface et pas à ses concurrentes. Et il n'est pas question d'en donner aux particuliers.
Idem pour les bars, les pubs et les lounge. Certains bars ont l'obligation de fermer le vendredi, mais pas le lounge mitoyen. Certains bars se trouvent à quelques mètres des écoles (comme à Lafayette à Tunis) mais on a refusé ou retiré la licence à d'autres, parce qu'elles sont proches des écoles ou d'une mosquée.

Cette réalité du terrain complique énormément la vie des clients et la fréquentation de certains quartiers. N'ayant pas de points de vente d'alcool, de bars et de pubs dans l'écrasante majorité de leurs quartiers résidentiels, les consommateurs se trouvent obligés d'aller aux centres-villes et les zones touristiques. De quoi créer des embouteillages inutiles dans ces quartiers et obliger les consommateurs à dépenser dans le transport. Ce qui alourdit la caisse de compensation.
Sur un autre plan, l'octroi des licences selon des critères que seul l'Etat connait, a ouvert la grande porte à de nouveaux business, celui de la location des licences. En fonction du lieu, de la clientèle et de la fréquentation, les licences se louent à des dizaines de milliers de dinars par mois. Il n'est pas interdit de suspecter, par ailleurs, qu'il y a de la corruption. Outre la location, le commerce de marché noir fait florès.
Autant de business qui alourdissent la note finale pour le client. Alors que la bière est vendue approximativement à trois dinars l'unité en grande surface, elle est proposée jusqu'à dix dinars dans certains lounges, voire davantage dans certains hôtels. Au final, le consommateur se trouve dans l'obligation de payer plus de dix fois le prix réel de son produit, juste pour pouvoir siroter sa bière dans de conditions décentes. Une telle inflation ne se voit nulle part.

Le pouvoir a pourtant la possibilité d'engranger beaucoup plus de bénéfices, de réduire cette inflation des prix et de couper l'herbe sous le pied des spéculateurs et du marché noir.
Il lui suffit de cesser cette hypocrisie qui tente, avec beaucoup de maladresse, de ménager la chèvre et le chou. Il ne veut pas heurter la sensibilité des citoyens conservateurs, pour qui la consommation d'alcool et illicite et immorale, tout en satisfaisant d'un pan non négligeable de la population.
Avec cette forte demande, l'Etat se doit de libéraliser la vente et de faire preuve d'un minimum de transparence dans l'octroi des licences. Il gagnerait beaucoup plus en autorisant, contre des affranchissements mensuels ou annuels, les épiceries, les grandes surfaces et les petites échoppes à vendre de l'alcool comme cela se voit en Turquie ou au Maroc.
Jusque dans les années 1970, les Tunisiens pouvaient sans aucun problème consommer leurs boissons alcoolisées sur les terrasses de cafés. À cause de l'islamisme rampant, on n'a pas cessé depuis de serrer la vis en empoisonnant de plus en plus la vie des consommateurs.
Jusqu'à quand cette politique ségrégationniste qui saigne le consommateur et qui n'avantage personne, ni les producteurs, ni les commerçants, ni les consommateurs ?


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