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Les élucubrations de Philippe d'Orléans
Publié dans Business News le 24 - 12 - 2024

France – entre le XVIIᵉ et le début du XVIIIᵉ : Philippe d'Orléans, frère cadet de Louis XIV, avait toujours défendu son frère aîné. Témoignant d'une loyauté sans faille, malgré leurs différends, il avait soutenu que le Roi Soleil incarnait « le Monarque absolu » et que son pouvoir traduisait l'autorité royale nécessaire pour maintenir l'ordre et la stabilité dans le royaume. Le Roi Soleil était pour son frère un « roi exemplaire » apportant à la France la grandeur dont elle avait tant besoin.
Tunisie – 2024 : Naoufel Saïed, frère du président tunisien Kaïs Saïed, pense que son frère incarne le président salutaire dont le pays avait besoin après des années de dictature et des années de post-révolution chaotiques et anachroniques. Pour lui, « le président Saïed a permis, pour la première fois dans l'histoire récente du pays, de renouer des liens de confiance entre l'Etat et le peuple ». « Il reste, en ce sens, une garantie indiscutable de stabilité pour le pays » et son approche a enfin créé « un nouvel espace de sens politique » que ses prédécesseurs ont échoué à créer.

Nous pensions nous être débarrassés une fois pour toutes de l'ingérence familiale dans le pouvoir. De ces « frère de », « épouse de », « fils de », qui pensaient avoir tous les droits, y compris celui de nous faire la morale et de nous dire ce que nous devons ou non accepter de la part de nos gouvernants. Nous avions tort. Après le népotisme de la famille Ben Ali-Trabelsi, les ingérences maladroites des Caïed Essebsi, les Saïed ont souhaité redonner vie à une pratique qu'on tenait tellement à voir enterrée.
Naoufel Saïed fait partie de ces explicateurs. Ces décodeurs des discours présidentiels. De la vision Kaïsiste. Ceux qui estiment que le peuple, seul, ne peut déchiffrer les paroles de son président démocratiquement élu et largement plébiscité. Il a besoin d'un interprète pour lui souffler les messages derrière les mots et lui expliquer ce que son cerveau de simple mortel n'a pas réussi à déchiffrer.
Pour Naoufel Saïed, « Kaïs Saïed est aujourd'hui le seul acteur politique majeur qui semble marquer des points dans plusieurs ''espaces de sens'', car il est le seul à avoir su porter un discours avec un contenu significatif, audible et crédible pour une grande partie de la société tunisienne ». Le frère du président estime, en effet, que toute l'époque du 2011 à 2019 est « anachronique », « perchée dans les nuages » et qu'elle n'aura été qu'un prélude à la « transition réussie », autrement dit celle de Kaïs Saïed.
Il soutient également que la démocratie, telle que nous l'avions expérimentée après 2011, n'aura été qu'une « simple compétition électorale formelle, avec l'évacuation de toute dimension politique, ainsi que le mépris des enjeux démocratiques et citoyens à la base du soulèvement de 2010 ».

Pour faire très simple, le message de Naoufel Saïed est clair : le pays allait mal et avait besoin d'une alternative sérieuse. Kaïs Saïed a été cette alternative puisqu'il est « le seul acteur politique à proposer un discours crédible, comblant les échecs de la démocratie post-2011, déconnectée des réalités sociales ».
Mais, si l'Histoire nous aura appris une chose, c'est que les membres de la famille royale – présidentielle, sont les moins bien placés pour livrer une analyse valable du règne de leur proche.
La loyauté fraternelle de Philippe d'Orléans l'avait, dans une autre époque, conduit à glorifier un règne qu'il voyait comme un modèle d'ordre et de grandeur, occultant les conséquences moins reluisantes de l'absolutisme du Roi Soleil : les guerres ruineuses, l'écrasement des libertés et les inégalités sociales criantes. Ce regard partial ne pouvait anticiper la fin amère du règne de Louis XIV. Après plus de 70 ans sur le trône, le Roi Soleil laissait une France épuisée par des conflits incessants, saignée financièrement et minée par la misère du peuple.
Idem pour Naoufel Saïed. Son discours, si convaincant pour certains, reste désespérément creux. Il occulte toute remise en question, tout effort de critique constructive. Les échecs économiques criants, la récession galopante et l'incapacité de l'Etat à réformer des secteurs essentiels comme l'éducation, la santé ou le transport sont balayés d'un revers de main. Pourtant, les exemples quotidiens racontent une autre histoire : celle d'un pays en détresse, malgré les promesses d'un président et les interprétations de son frère.

À défaut d'apporter une réflexion objective sur les actions présidentielles, Naoufel Saïed se contente de surfer subjectivement sur une vague de slogans creux, laissant les faits – têtus et implacables – derrière lui. Ironie de l'histoire : les mêmes reproches faits à l'élite post-2011 s'appliquent aujourd'hui à cette rhétorique de la grandeur présidentielle. Et si, au final, ces « espaces de sens » n'étaient qu'une bulle en suspension, prête à éclater à la moindre piqûre de réalité ?


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