L'association indépendante dédiée à la défense des droits de l'Homme, Committee for Justice (CFJ), a dénoncé, lundi 24 février 2025, le verdict rendu en janvier par la chambre correctionnelle près de la Cour d'appel de Tunis, qui a condamné l'avocate, militante des droits de l'Homme et journaliste Sonia Dahmani à un an et demi de prison. La CFJ a qualifié ce jugement d'injuste et d'injustifié, estimant qu'il constitue une atteinte à la liberté d'expression et aux droits humains en Tunisie. Elle a exprimé sa profonde inquiétude face à la détérioration continue des libertés publiques dans le pays, alertant sur le fait que la justice tunisienne prononce de plus en plus facilement des peines privatives de liberté à l'encontre de journalistes et d'activistes, en s'appuyant sur le décret 54, largement critiqué par les défenseurs des droits humains pour sa restriction de la liberté d'expression.
L'association a souligné que la condamnation de Sonia Dahmani fait suite à ses déclarations médiatiques sur la question des migrants originaires d'Afrique subsaharienne en Tunisie. Elle a estimé que son procès illustre une tendance croissante à cibler les voix critiques, dénonçant son arrestation et les cinq autres affaires dans lesquelles elle est poursuivie sur la base du même décret. Ces poursuites judiciaires renforcent les craintes d'une escalade de la répression et des restrictions sur les libertés journalistiques et politiques. Enfin, la CFJ a appelé toutes les forces démocratiques et les défenseurs des libertés en Tunisie à s'opposer à cette dérive autoritaire croissante et à revendiquer des procès équitables, respectant les principes de justice et la présomption d'innocence L'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani avait été condamnée, en janvier 2025, à une peine de prison d'un an et six mois, pour diffusion de fausses rumeurs à travers les réseaux de communication. Elle avait donné une déclaration médiatique pour dénoncer l'existence du racisme en Tunisie, sauf que ses propos ont été jugés « faux » par le juge.