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Affaire de complot : le Front de salut national fait le point
Publié dans Business News le 25 - 03 - 2025

Depuis plus de deux ans, plus d'une quarantaine de dirigeants politiques et de figures publiques ont été impliqués dans l'affaire du complot contre la sûreté de l'Etat. La question qui se pose : y a-t-il vraiment eu un complot ? Pour répondre à cette interrogation, le Front de salut national, dont certains dirigeants figurent parmi les accusés, a organisé une conférence de presse afin d'éclairer l'opinion publique.
Cette conférence a eu lieu le 24 mars 2025 à la salle Le Rio, située au centre-ville de Tunis, et a réuni une centaine de personnes, principalement des militants, des journalistes, des membres des familles des détenus et des accusés, ainsi que des personnalités publiques telles que l'ancien candidat à la présidentielle Abdellatif Mekki, le porte-parole d'Ennahdha Imed Khemiri, le père du détenu Jaouhar Ben Mbarek, Ezzedine Hazgui, ainsi que l'ancienne députée Yamina Zoghlami.
Dans le but d'éclairer les Tunisiens sur cette affaire et d'aborder ses divers aspects, le Front de salut national a donné la parole à plusieurs intervenants, dont le membre du comité de défense Samir Dilou, la militante Haifa Chebbi, l'ancien magistrat et avocat Ahmed Souab, la professeure de droit Sana Ben Achour, le journaliste Zied El Heni, ainsi que la dirigeante du Front, Chayma Issa, elle-même accusée.

Un procès à distance
Alors que le comité de défense réclamait un procès public, diffusé en direct, la justice tunisienne a décidé de limiter la présence physique des détenus et de les faire participer à distance. Ce point a été soulevé par la professeure de droit Sana Ben Achour, qui a critiqué cette mesure, estimant qu'elle était mal appliquée et qu'elle ne respectait pas le texte de loi. Elle a expliqué que cette pratique avait été introduite pour permettre au gouvernement de légiférer par décret en période de pandémie.
« Le texte aborde le concept de danger… Constater un réel danger permet de décider d'un procès à distance… Il s'agit d'une technique, en France, ayant pour but de faciliter l'accès à la justice. Ce n'est pas un procès à huis clos… Le procès à distance a lieu lorsque le détenu se trouve dans un endroit différent du tribunal », a-t-elle précisé.
Sana Ben Achour a aussi noté que le danger réel, qui justifie un procès à huis clos, ne s'applique pas dans ce cas. Selon elle, l'introduction du procès à distance, par décret en période de crise sanitaire, a perdu sa valeur juridique, n'ayant pas été adoptée par le parlement.
Elle a souligné que la justice pouvait décider d'un procès à distance uniquement si des raisons légitimes étaient invoquées, telles que la préservation de l'ordre public ou la sécurité nationale. Dans ce cas précis, la professeure a estimé qu'il n'y avait aucune raison valable pour appliquer cette mesure.

Un complot contre la justice
L'affaire du complot a été largement critiquée, notamment en raison du manque de preuves, des incohérences dans les faits et des violations des procédures judiciaires. L'ancien magistrat et avocat Ahmed Souab a affirmé que le véritable complot visait la justice. Selon lui, le point de départ de cette affaire remonte à la dissolution du Conseil Supérieur de la Magistrature et la révocation de plusieurs juges, un acte qu'il a qualifié de corruption.
« Le Conseil Supérieur de la Magistrature a été dissous sur ordre du président, sans texte légal ni publication officielle. Le pouvoir a modifié les règles du système judiciaire à sa convenance », a-t-il dénoncé.
Ahmed Souab a également souligné que le système judiciaire tunisien est en crise, comparant la situation à la destruction à Gaza. Il a critiqué le manque de quorums et l'absence d'organismes essentiels, comme la Cour constitutionnelle.

La phobie des complots
Chayma Issa, dirigeante du Front et accusée, a relaté avoir été jugée sans avoir été entendue par le juge d'instruction. Elle a affirmé que les accusations de complot étaient fictives et que la phobie du complot est devenue un moyen pour le pouvoir d'instaurer une atmosphère d'instabilité.
« Tous complotent, même derrière les barreaux. C'est le complot qui dépasse l'homme, incluant la météo, le soleil et la pluie. Par exemple, le choix des fleurs le long de l'autoroute de Bizerte n'est pas innocent… C'est un complot », a-t-elle ironisé.

Le traitement médiatique de l'affaire
Le journaliste Zied El Heni a évoqué l'arrêt de son émission "Rouâa Horra" sur la chaîne Carthage+ après la diffusion d'un épisode traitant de l'affaire. Il a également souligné que les médias tunisiens sont sous pression et que ceux qui cherchent à s'opposer au récit officiel sont qualifiés d'ennemis ou de traîtres.
« Les médias sont sous siège, il existe trois catégories : ceux qui profitent du système, ceux qui suivent la majorité et évitent les problèmes, et enfin ceux qui résistent », a-t-il expliqué.

Les dessous du dossier de complot
L'avocate Haifa Chebbi a révélé que l'affaire de complot visait en réalité à éliminer la scène politique, mettre fin aux critiques du pouvoir en place et réduire la liberté d'expression. Selon elle, le dossier ne contient aucun élément prouvant un complot contre la sûreté de l'Etat, mais plutôt des rencontres destinées à discuter des solutions à la crise politique actuelle.
« Il n'y a pas de preuves de complot… L'opposition a le droit de s'exprimer et de critiquer. Ce droit est garanti par des traités internationaux », a-t-elle affirmé.

Anecdotes et bizarreries
Le dossier a été critiqué pour ses incohérences et les témoignages douteux des témoins anonymes. Samir Dilou, avocat, a relaté plusieurs anecdotes absurdes, notamment un témoin ayant affirmé que des réunions avaient eu lieu à l'ambassade de Tunisie en Belgique sans que l'ambassadeur en soit informé, ou qu'un autre témoin avait cité un défunt comme participant à un complot.
« Le complot, dans ce dossier, n'est pas secret, il est public… Mais le procès se déroule à huis clos, c'est absurde », a-t-il déclaré.
Pour rappel, l'affaire de complot vise plusieurs personnalités politiques tunisiennes, qui restent emprisonnées malgré la fin de leur période de détention provisoire.


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