Le secteur du transport entre la Tunisie et la Libye traverse actuellement une période de tensions. Dans un communiqué publié jeudi 24 avril 2025, la Fédération générale du transport a tiré la sonnette d'alarme face à l'activité jugée illégale de plusieurs sociétés privées libyennes opérant dans le transport de passagers entre les deux pays. Selon le bureau exécutif de la Fédération, ces entreprises étrangères « exercent leur activité sur la voie publique, sans aucun respect du cadre légal en vigueur ». Elles violeraient ainsi les accords bilatéraux conclus entre Tunis et Tripoli, notamment celui signé entre la Société nationale de transport interurbain (SNTRI) et la société libyenne de transport rapide, ratifié par les autorités des deux Etats. La Fédération s'inquiète particulièrement de l'impunité apparente dont jouissent ces sociétés, affirmant qu'elles agissent « de manière ouverte, en toute impunité ». Certaines auraient même installé des guichets de vente à quelques mètres du siège de la SNTRI à Tunis. « Un point de billetterie a été ouvert à quelques mètres seulement du siège de la société et du ministère du Transport », dénonce le communiqué, évoquant une « scène surréaliste » et des doutes sur l'application effective de la législation. Pour la Fédération, cette situation constitue une menace directe à la concurrence loyale et à l'équilibre du service public. Elle souligne que cela « met en péril les droits d'une entreprise nationale comme la SNTRI, qui représente un acquis à protéger ». Face à ce qu'elle qualifie de laisser-faire dangereux, la Fédération appelle les autorités à réagir de toute urgence. Elle réclame l'intervention du ministère du Transport et des instances compétentes pour faire appliquer la loi, fermer les points de vente illégaux et sanctionner toute personne impliquée dans la facilitation de ces activités parallèles. En conclusion, la Fédération générale du transport affirme qu'elle ne restera pas passive et prévient qu'elle « adoptera toutes les formes de lutte légitimes » pour défendre les institutions publiques et garantir le respect de l'Etat de droit dans le secteur du transport.