L'ingénieur en halieutique et environnement Hamdi Hached est intervenu, lundi 5 mai 2025, sur Jawhara FM pour commenter la vague de chaleur exceptionnelle qui touche actuellement plusieurs régions du monde. Selon lui, il ne s'agit pas d'un simple phénomène local : « Nous assistons à une vague de chaleur exceptionnelle, qui touche plusieurs régions du globe, avec des conséquences bien au-delà de nos frontières. Ce n'est pas un simple épisode local, mais un dérèglement climatique à l'échelle planétaire ». Hamdi Hached a précisé que cette vague affecte l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient, l'Asie du Sud et une partie de l'Europe du Sud. Il évoque une étendue géographique impressionnante : « Du Sénégal jusqu'au Bangladesh, affectant une zone immense habitée par plus de trois milliards de personnes ». Les températures atteignent des niveaux « alarmants, parfois mortels ». En Afrique du Nord, la situation est aggravée par une sécheresse prolongée depuis près de six ans et des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes. Pour Hached, « cette situation n'est plus une exception, mais un symptôme durable du changement climatique ». L'expert attire également l'attention sur les températures nocturnes élevées dans plusieurs pays : « Dans certaines régions d'Iran, d'Inde et du Pakistan, les nuits dépassent les 30 °C, atteignant parfois 33 °C. C'est totalement hors normes pour les mois d'avril et mai ». Il avertit que cette chaleur, combinée à une forte humidité, « crée un environnement dangereux pour la santé humaine ». Citant l'exemple de l'Iran, où des températures de 31,8 °C ont été enregistrées en avril – des niveaux normalement observés en août –, Hamdi Hached souligne le « décalage saisonnier » révélateur d'un déséquilibre climatique profond. Pour lui, ces extrêmes ne sont ni fortuits ni temporaires : « Ce sont nos activités humaines qui alimentent ce chaos climatique », affirme-t-il. Il incrimine le recours massif aux énergies fossiles, les modes de production industriels et des habitudes de consommation non durables. Le niveau de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, désormais supérieur à 427 ppm, dépasse largement le seuil critique de 410 ppm fixé par l'Accord de Paris. « Ce constat alarme la communauté scientifique, qui appelle à des mesures immédiates et radicales », insiste Hached. Sur le plan politique, il déplore des réponses inégales. Il cite notamment l'ex-président américain Donald Trump qui avait qualifié le changement climatique de « grande supercherie chinoise » avant de retirer les Etats-Unis de l'Accord de Paris. Cette attitude, qu'il qualifie de « nationalisme carbone », reflète selon lui « une logique de court terme qui sacrifie l'avenir ». Toutefois, Hamdi Hached souligne des évolutions positives : « Dans plusieurs pays, des lois contraignantes imposent aux entreprises de réduire leurs émissions de carbone ». Il conclut en notant qu'« même en Tunisie, certaines sociétés anticipent déjà des régulations environnementales plus strictes ».