Le comité de défense des détenus poursuivis dans l'affaire dite de complot contre la sûreté de l'Etat affirme sa détermination à recourir à toutes les voies de droit, aux niveaux national et international, pour faire annuler des mesures qu'il juge contraires aux droits fondamentaux. Dans un communiqué publié jeudi 29 mai 2025, la défense dénonce la dispersion des prisonniers dans plusieurs établissements pénitentiaires à travers le pays. Une décision qualifiée d'« arbitraire », qui éloigne les détenus de leurs familles et de leurs avocats. Pour le comité, il ne s'agit pas d'un simple transfert administratif, mais d'un acte de harcèlement et d'isolement systématique. « Cette mesure vise à punir les détenus, à briser leur moral et à restreindre leurs droits », déclare un membre du collectif.
Il rappelle que cette démarche intervient peu après l'annonce controversée d'un verdict collectif de 892 ans de prison à l'encontre des accusés. La défense y voit une décision à caractère politique, en violation du code pénitentiaire, qui impose l'information préalable des familles. La dispersion des prisonniers est également comparée à l'extension des procès à distance dans d'autres dossiers sensibles. Une réunion d'urgence sera tenue prochainement pour coordonner la riposte face à ces « pratiques répressives ».
Une nouvelle vague de transferts a visé plusieurs détenus politiques, dont les avocats Ridha Belhadj et Ghazi Chaouachi, déplacés respectivement à Siliana et à Ennadhour. Issam Chebbi a été transféré à Borj Erroumi. Leurs avocats dénoncent un acharnement injustifié, dénonçant des mesures qui compliquent davantage les visites familiales et l'accès à la défense. D'autres détenus ont également été dispersés, notamment Kamel Bedoui (envoyé à Sers) et Kamel Letaïef (transféré à Borj El Amri), dans ce que la défense qualifie de stratégie d'isolement et de répression.