Depuis plusieurs jours, les débats se focalisent sur la caravane « Al Soumoud », partie par voie terrestre le 11 juin 2025 depuis Tunis à destination de Gaza, avec pour objectif de dénoncer le blocus imposé par l'entité sioniste. Cette initiative humanitaire a été saluée par un grand nombre de Tunisiens. Le départ s'est même transformé en véritable cérémonie. Par la suite, alors que le gouvernement de l'Est libyen a choisi d'interdire le passage, une large frange de la population a exprimé sa solidarité avec la caravane et les plus de 1.500 participants. Néanmoins, certaines voix ont critiqué l'initiative, affirmant qu'il s'agirait d'une manœuvre orchestrée par des islamistes dans le but de semer le chaos et l'instabilité dans la région.
Réagissant à ces accusations, le porte-parole de la caravane, Wael Naouar, a publié le 17 juin 2025 un message sur son profil Facebook : « Pour ce qui est de certains chiens ayant profité de notre absence de Tunisie, mené des campagnes d'incitation à notre encontre, semé la peur chez les familles et remis en doute la caravane, on leur répond : "Nous serons de retour, et nous réglerons nos comptes." »
La députée très controversée Fatma Mseddi n'a pas tardé à réagir, se posant en victime et interprétant cette déclaration comme une menace portant atteinte à la sûreté nationale. Selon elle, la publication en question contient un discours haineux et des appels à la violence. Elle y voit des menaces implicites et des promesses de représailles. « Puisque cette personne m'a déjà menacée, cette publication peut être qualifiée de menace renouvelée. L'emploi d'insultes comme "chiens" dans un contexte politique vise à diaboliser l'autre camp et contribue à attiser la violence. L'utilisation d'expressions telles que "notre absence en Tunisie" ou "nous serons de retour" suggère une logique de milice, voire celle d'un Etat dans l'Etat. Une personne se présentant comme défenseur des droits humains ne peut pas s'exprimer de manière aussi agressive. Cela révèle une contradiction flagrante dans le discours du groupe organisateur », a-t-elle écrit à la même date.
Cet échange pourrait marquer le début d'une joute verbale virtuelle entre Wael Naouar et Fatma Mseddi, sur fond de polarisation politique et de récupération idéologique.