Le ministère de l'Agriculture est revenu, dimanche 22 juin 2025, sur les causes et les mesures prises face à la prolifération de microalgues et à la mortalité marine observées dans le golfe de Monastir et à Ghar El Melh, ce qui a conduit à l'apparition de la marée rouge et à la mort des poissons. Le communiqué du ministère a expliqué que ce phénomène s'est manifesté par une prolifération inhabituelle de microalgues (bloom) et par la mortalité de plusieurs espèces marines, affectant particulièrement les zones côtières des délégations de Ksibet El Mediouni, Lamta et Sayada. Une équipe conjointe, composée de plusieurs structures scientifiques et administratives, a été dépêchée pour effectuer des prélèvements et des analyses sur le terrain.
Les premières analyses ont montré que, contrairement à des épisodes précédents liés à des bactéries sulfato-réductrices, la situation actuelle est causée par une prolifération de microalgues favorisée par une abondance de nutriments due aux fortes pluies et aux rejets urbains, une forte présence d'algues vertes, des températures élevées, une stagnation des eaux et l'absence de vent, entraînant une chute importante de l'oxygène dissous et la mort de la faune marine.
Le ministère a également indiqué qu'un phénomène similaire a été observé le 21 juin à Ghar El Melh et Sidi Ali El Mekki, avec des eaux chauffées entre 26 et 32 °C, propices à la prolifération d'algues. Des prélèvements y ont été réalisés pour des analyses approfondies. Par précaution sanitaire, une équipe de surveillance, composée de gardes maritimes et d'un vétérinaire, a été mise en place dès le 22 juin à Monastir afin d'empêcher la collecte et la vente des poissons morts, en attendant les résultats des analyses.
Il convient de rappeler que Hamdi Hached, ingénieur en halieutique et expert en climat, a alerté jeudi dernier, 19 juin 2025 sur une prolifération inquiétante de microalgues observée au large de Ksibet El Mediouni, dans le gouvernorat de Monastir, révélée par une image satellite montrant une coloration anormale de l'eau sur 2,5 km². Ce phénomène, favorisé par la pollution, le réchauffement climatique et les courants marins, menace l'écosystème, la santé humaine et les activités économiques de la région. Il appelle à une action urgente, notamment par la surveillance des eaux, l'identification des algues en cause et la lutte contre les pollutions d'origine terrestre selon lui.