La députée Fatma Mseddi a adressé, le 1er juillet 2025, une question écrite au ministre des Affaires religieuses concernant l'interprétation officielle de l'article 5 de la constitution tunisienne de 2022, et plus précisément des vocations de l'islam authentique. Dans une publication sur Facebook, Mme Mseddi a indiqué que ce texte stipule que la Tunisie fait partie de la nation islamique et que l'Etat, dans un cadre démocratique, est seul chargé de réaliser les objectifs de l'islam en matière de préservation de la vie, de l'honneur, des biens, de la religion et de la liberté. En l'absence d'une Cour constitutionnelle, la députée a estimé que le ministère des Affaires religieuses est la seule autorité gouvernementale compétente pour fournir une lecture institutionnelle de cet article.
Elle a ensuite demandé des éclaircissements sur la compréhension de la notion de finalités de l'islam authentique, en interrogeant le ministère sur les références adoptées, qu'elles soient doctrinales ou issues d'un effort national d'interprétation. Elle a également interrogé le ministre sur le sens précis à donner aux cinq éléments énumérés dans l'article, et sur les éventuelles implications de ceux-ci dans les domaines législatif et politique. La députée a voulu savoir si une politique religieuse spécifique avait été formulée pour répondre aux exigences de cette disposition constitutionnelle.
Fatma Mseddi s'est en outre inquiétée du rôle croissant d'acteurs non officiels, tels que certaines associations ou figures individuelles, dans l'interprétation ou la diffusion du discours religieux, alors que la constitution confie cette mission exclusivement à l'Etat. Elle a enfin attiré l'attention du ministre sur la montée de mouvements religieux étrangers à la tradition sunnite-zeitounienne tunisienne, en particulier la propagation du chiisme à travers des réseaux locaux ou internationaux, et a voulu savoir si ces phénomènes relevaient d'une action directe de l'Etat au titre de l'article 5, en réclamant des précisions sur les mécanismes de contrôle mis en place par le ministère.