Entre 15 et 20% des conducteurs contrôlés lors de campagnes sécuritaires anti-alcoolémie à l'aide d'éthylotests et d'éthylomètres se sont révélés être sous l'influence de l'alcool, en particulier les jeunes. C'est ce qu'a révélé, vendredi 18 juillet 2025, la cheffe par intérim du département de la communication routière de l'Observatoire national de la sécurité routière (ONSR), Samia Massoud. S'exprimant au micro de Jihene Miled dans l'émission Ahla Sbeh sur Mosaïque FM, la responsable a précisé que l'Observatoire, en collaboration avec la Fédération tunisienne des sociétés d'assurances (Ftusa) et avec le concours des unités sécuritaires sur le terrain, a lancé des campagnes à Sousse, puis sur la route de La Marsa (GP9). Ces opérations ont démarré à 20 heures. Elle a indiqué que ces campagnes se poursuivront tout au long des mois de juillet et août 2025. Les agents de sécurité ont saisi l'occasion pour orienter, conseiller et sensibiliser les jeunes conducteurs afin de modifier leurs comportements avant d'avoir recours aux mesures répressives. Mme Massoud a également tenu à répondre à certaines rumeurs circulant sur les réseaux sociaux au sujet de l'usage partagé des appareils de mesure. Elle a ainsi souligné que l'éthylotest est un dispositif individuel, scellé et ouvert devant le conducteur au moment du test, pour un usage unique. Il est ensuite jeté. L'éthylomètre, quant à lui, est un appareil plus précis permettant de mesurer instantanément le taux d'alcoolémie d'un conducteur, généralement après un test positif à l'éthylotest. Là encore, un embout jetable, scellé, est utilisé pour chaque test. Concrètement, l'agent enregistre les données de la personne testée dans l'appareil, puis un ticket est imprimé avec ces informations et le taux d'alcoolémie mesuré. Ce document est ensuite annexé au procès-verbal (PV) dressé. Pour rappel, en vertu de la loi amendée en 2016, le taux d'alcool toléré est inférieur à 0,3 gramme par litre de sang, soit l'équivalent de moins de 25 cl de bière. Pour les conducteurs professionnels et les stagiaires, la tolérance est de zéro, sous peine de poursuites judiciaires. L'article 6 (nouveau) du décret gouvernemental n° 2016-292 du 1er mars 2016, modifiant le décret n° 2000-146 du 24 janvier 2000 relatif à la conduite sous l'emprise de l'alcool, stipule : « Un conducteur est considéré sous l'emprise d'un état alcoolique lorsque les résultats des vérifications effectuées conformément aux dispositions de l'article 3 du présent décret font apparaître la présence dans le sang d'un taux d'alcool pur égal ou supérieur à 0,3 gramme par litre. Le taux est fixé à 0,0 gramme par litre pour : – Les conducteurs stagiaires ; – Les conducteurs de véhicules lourds destinés au transport de marchandises ; – Les conducteurs de véhicules transportant plus de huit personnes (conducteur non inclus) ; – Les conducteurs de véhicules de transport public non régulier de personnes ; – Les conducteurs de véhicules touristiques ; – Tous les formateurs et formateurs de formateurs en conduite de véhicules dans l'exercice de leurs fonctions. » Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur, Khaled Nouri, a présenté le 14 juillet 2025 un « plan national global pour la sécurité routière », visant à réduire le lourd tribut des accidents de la route en Tunisie. L'objectif est ambitieux : réduire de 50% le nombre d'accidents de la circulation d'ici à 2034.