À l'annonce du décès du journaliste Youssef Oueslati, survenu jeudi 17 juillet 2025, de nombreux hommages ont salué la mémoire d'un homme intègre, engagé et respecté dans le monde des médias tunisiens. Ancien membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), ex-directeur du journal Echaâb et du magazine Akher Khabar, Youssef Oueslati s'est illustré tout au long de sa carrière par une éthique rigoureuse et un engagement sans faille en faveur de la liberté de la presse et de la défense des journalistes.
Mais alors que la profession et le public rendaient hommage à sa trajectoire exemplaire, une voix discordante a choisi l'insulte posthume et le règlement de comptes. Sur les réseaux sociaux, l'écrivain Adel Smaali a publié un message empreint de haine et de mépris, affirmant : « Je ne citerai ni son nom ni sa fonction. Un journaliste est mort aujourd'hui, un déchet sans valeur, qui dirigeait Echaâb. Ce n'était pas un journal du peuple, mais un journal du parti. La terre aurait mieux fait de l'engloutir que de le porter. Il a longtemps vécu en attaquant les honnêtes gens et les hommes libres pendant toute la période de transition démocratique. Son argent est illicite, ses vêtements sont illicites, et ce qu'il buvait l'était aussi. Nous mourrons tous, et il n'y a pas de réjouissance dans la mort d'autrui, mais vivre avec dignité, voilà ce qui compte. On est soulagé de sa disparition. » Ce déferlement de haine ne relève ni de la critique ni de la divergence d'opinions : c'est une insulte gratuite, qui en dit bien plus sur son auteur que sur sa cible. Adel Smaali n'a nommé celui qu'il attaque, tout en laissant entendre clairement qu'il visait feu Youssef Oueslati. Si la critique est légitime, elle s'accompagne de respect, surtout lorsqu'il s'agit de personnes disparues. La liberté d'expression ne saurait justifier le crachat sur une mémoire, la profanation d'un parcours professionnel marqué par le combat pour les droits, la dignité et la liberté.
Youssef Oueslati a payé le prix de ses engagements, en se confrontant à des pouvoirs politiques et médiatiques hostiles à la presse libre. Il a été de toutes les luttes pour la profession, en première ligne, souvent au péril de sa tranquillité et de sa sécurité. C'est cet engagement que le SNJT a salué, tout comme ses confrères, ses lecteurs et tous ceux qui croient encore en une presse libre, courageuse et éthique. Face aux attaques abjectes, c'est cette image de Youssef Oueslati qu'on retient : celle d'un homme debout, libre, juste. Ceux qui choisissent la calomnie ne terniront pas sa mémoire. Au contraire, leur bassesse ne fait que souligner la hauteur de vue de celui qu'ils n'ont jamais pu atteindre.