En ce 4 août 2025, les températures nocturnes sont exceptionnellement basses sur les hauteurs de l'ouest tunisien. À Ghardimaou et Oued Mliz, le thermomètre descendera jusqu'à 13°C, tandis qu'il affichera 14°C à Makthar, Kesra et dans le sud du gouvernorat de Siliana. Des chiffres qui donnent des airs d'automne à ce mois d'août, traditionnellement marqué par des canicules suffocantes. Les données diffusées par l'Observatoire tunisien de la météorologie et du climat ont surpris. Dans les commentaires, les gens parlent avec humour de ressortir les couvertures et les vêtements d'hiver. Mais ce brusque coup de froid a aussi réveillé les climatosceptiques. Certains y voient déjà « une preuve » que le réchauffement climatique est un mythe et une invention médiatico-scientifique. Rien n'est plus faux. Car la météo, aussi extrême ou inhabituelle soit-elle, ne contredit en rien les tendances climatiques de long terme. Une nuit anormalement froide en été ne réfute pas le changement climatique, pas plus qu'un épisode caniculaire en hiver ne le confirmerait à lui seul. Les scientifiques insistent sur ce point depuis des décennies : le réchauffement climatique n'exclut pas des épisodes de froid, mais les rend souvent plus rares, plus courts, et parfois plus intenses en raison des dérèglements atmosphériques globaux. Autrement dit, l'été 2025 peut bien nous offrir quelques frissons inattendus, cela ne change rien au diagnostic global : la planète se réchauffe, et la Tunisie, en première ligne des pays méditerranéens exposés, n'y échappe pas.