Le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri, est revenu, vendredi 8 août 2025, sur la tentative d'intrusion dans les locaux de l'Union. Dans un post sur Facebook, Sami Tahri a d'abord dénoncé l'agression contre le siège de l'UGTT, la qualifiant de « barbare ». Une agression documentée et revendiquée par ses auteurs sur les réseaux sociaux, selon lui. Il a également précisé que cette attaque avait été préparée à l'avance par des partisans du président de la République. Les organisateurs auraient mobilisé les manifestants sur les réseaux sociaux à travers des vidéos en direct publiées sur plusieurs plateformes. Un repérage des lieux aurait même été effectué, selon M. Tahri, qui affirme que ce rassemblement se déroulait sous le slogan : « jeudi noir contre l'Union ». Le porte-parole de l'UGTT a aussi indiqué que les assaillants étaient des partisans du président ou du « processus », et qu'ils n'avaient aucun lien avec l'activité syndicale, certains n'étant même pas des salariés. Il a accusé le pouvoir d'avoir toléré, voire encouragé, cette attaque par des discours criminalisant la grève et qualifiant les syndicalistes de traîtres. Pour Sami Tahri, cette attaque n'est que le prolongement d'une campagne continue contre l'UGTT, chaque fois que celle-ci s'oppose aux politiques gouvernementales. « Sans aucun doute, cette attaque lâche ressemble, d'une manière ou d'une autre, à celles menées par les milices dites Ligues de protection de la révolution, notamment par ses objectifs, ses méthodes et ses slogans. Elle est précisément le résultat de campagnes de mobilisation et d'incitation menées par des responsables et des figures connues, utilisant les réseaux sociaux et même l'intelligence artificielle », a-t-il ajouté, tout en alertant sur le risque d'escalade de la violence si de tels actes restent impunis, surtout au regard des dérives de la décennie précédente. Sami Tahri a ensuite affirmé que cette attaque s'inscrivait dans un contexte plus large de répression syndicale, marqué par l'arrêt du dialogue social, la marginalisation des instances, des poursuites, sanctions et transferts abusifs visant les syndicalistes. Il a également remercié les nombreuses prises de position de soutien, locales et internationales, tout en critiquant certaines déclarations qu'il juge timides, ambiguës ou hypocrites. « J'insiste sur le fait que la gravité de l'agression ne saurait détourner les syndicalistes de ce qu'ils ont entrepris, à savoir se préparer à imposer le droit syndical, ouvrir les négociations pour appliquer les conventions, revendiquer des augmentations salariales, améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs et lutter contre l'emploi précaire, qui a récemment pris de nouveaux noms tels que "prestation de services", perpétuant ainsi la sous-traitance et les contrats précaires », a ajouté M. Tahri. Enfin, Sami Tahri a fustigé ses détracteurs, qu'il accuse de haine et de vouloir, comme le pouvoir, effacer l'Union. Il leur reproche leur sarcasme sur sa position du 25 juillet et leur rappelle qu'ils ont déjà échoué à nuire à l'organisation, affirmant que l'UGTT ne se soumettra ni à eux ni aux autorités.