Le Front de salut national a dénoncé la tentative de prise d'assaut des locaux de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), orchestrée le 7 août 2025 par des soutiens au pouvoir en place. Dans un communiqué publié vendredi 8 août 2025, le Front de salut national a critiqué les atteintes et les agressions visant les locaux des partis politiques et des associations, dans le but de perturber leur fonctionnement et de pousser le pouvoir à les dissoudre. Le Front a également considéré que toute agression contre les partis politiques ou les associations constitue une atteinte à la démocratie, pour laquelle les Tunisiens ont milité durant des décennies. « Le Front rappelle que les forces civiles et politiques ayant choisi d'adhérer au coup d'Etat de 2021 n'en ont tiré aucun bénéfice, mais ont nui à leur poids et à leur cohésion interne, tout en aidant le pouvoir à appliquer son programme de retour de la Tunisie à l'autocratie », lit-on dans le communiqué. Le Front de salut national a appelé les forces victimes de la dictature et attachées aux principes de la démocratie à cesser de s'attaquer mutuellement, et à s'unir et s'entraider afin de créer un équilibre et de permettre un retour vers la démocratie, dans le cadre de la préservation des libertés, de la séparation des pouvoirs et de la primauté de la loi et de la Constitution. La même source a rappelé que le pouvoir en place avait ordonné, depuis plus de deux ans, la fermeture des locaux du Front, d'Ennahdha et de Harak Tounes Al Irada, sans décision judiciaire, et sous prétexte de recourir à l'état d'urgence, dont le texte est jugé anticonstitutionnel.
Pour rappel, plusieurs personnes se sont rassemblées, jeudi 7 août 2025, devant le siège de l'UGTT, scandant des slogans hostiles au syndicat, qualifié de « symbole de la corruption » et de « mafia ». Les protestataires ont appelé à la dissolution de l'UGTT et au départ de son secrétaire général, Noureddine Taboubi, qualifié de « lâche ». Ils ont également accusé le syndicat de dilapider l'argent des Tunisiens et des travailleurs.