Molka El Moudir, porte-parole du syndicat des pharmaciens, est intervenue mercredi 17 septembre 2025 pour revenir sur la crise opposant les pharmaciens à la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam). Invitée de l'émission Sbeh El Ward, diffusée sur Jawhara FM, elle a rappelé que les pharmaciens avaient pris cette décision après de multiples discussions et tentatives d'ouverture du dialogue depuis le début de l'année. Elle a ensuite dénoncé l'absence de réactivité de la Cnam, qui a aggravé la situation, les dettes accumulées dépassant désormais les 180 jours. Molka El Moudir a souligné que l'accord en vigueur, datant de 2019, stipule que le paiement doit s'effectuer après 14 jours. « Exceptionnellement, en 2024, nous avons pris en considération la situation critique des caisses sociales et accepté que cette période soit prolongée à 60 jours », a-t-elle ajouté, avant de préciser : « Là, on parle de six mois pour être remboursés. » Elle a affirmé que les autorités s'étaient engagées à ce que la Cnam régularise la situation en avril 2025, ce qui n'a pas été fait. La porte-parole a ensuite réclamé des solutions pérennes pour le secteur, notamment la mise en place de mécanismes permettant aux pharmaciens de soutenir les caisses sociales. Elle a précisé que les Tunisiens adhérents au système du médecin de famille ne seront plus pris en charge par les pharmaciens à partir du 1er octobre prochain. En revanche, cette décision ne concernera pas les patients atteints de maladies chroniques ou graves. Mme El Moudir a exprimé sa tristesse et indiqué que les pharmaciens se retrouvent contraints face à une situation catastrophique. « En plus de cette situation, la non-réactivité de la Cnam nous a poussés à tirer la sonnette d'alarme », a-t-elle poursuivi, en soulignant que plusieurs pharmacies ne peuvent plus s'approvisionner auprès de leurs fournisseurs en raison de leurs difficultés financières.